Des photos de Giuly et de Hoarau ornent les murs de son bureau. Sur
la table, une trentaine de dossiers lattendent. Malgré sa nomination
au poste de directeur général du PSG il y a quinze jours, rien na
changé dans le quotidien de Philippe Boindrieux. « Si ce nest que mon
boulanger sait qui je suis maintenant », sourit-il. Portrait de ce
financier de formation qui, en deux ans, est devenu lun des hommes
forts du PSG.
Il a passé dix ans chez NRJ
natif de Lyon, âgé aujourdhui de 44 ans, à diriger un club. Diplômé
détudes supérieures comptables et financières, Philippe Boindrieux a
passé une grande partie de sa carrière chez NRJ. Il y entre en 1996 et
il en devient le directeur général en 2004. « Il a gravi les échelons
un à un, raconte une ancienne collaboratrice, Maryam Salehi, directrice
déléguée. Cest un excellent professionnel, très rigoureux. Ses défauts
? A part quil aime landouillette¦ Mais il a un tic de langage qui
nous amusait beaucoup à lépoque. Il répète sans cesse effectivement.
»
Au bout de dix ans chez NRJ, il souhaite tourner la page. Sa route
croise alors celle du PSG par lintermédiaire dun chasseur de têtes. «
Le club venait dêtre vendu, les nouveaux propriétaires voulaient
quelquun pour mettre de la rigueur dans la gestion du club. Ce
challenge ma plu, raconte-t-il. En revanche, ma première entrevue avec
Alain Cayzac (NDLR : le président de lépoque)
ne sest pas très bien passée. Je suis plutôt quelquun de renfermé.
Jai dû lui paraître horrible ce jour-là. Jai eu une deuxième chance
et jai réussi à le convaincre. »
Il est apprécié par Sébastien Bazin
Le nouveau directeur général découvre alors un milieu qui lui est peu
familier. « Cest vrai que jai fait quelques gaffes au début. » Il se
souvient particulièrement de son premier déplacement à Toulouse. «
Jétais dans le bus avec léquipe pour aller au stade. Il y avait un
silence de mort. Et mon portable a sonné. Alain Cayzac ma fusillé du
regard. Je navais pas compris quil fallait laisser les joueurs se
concentrer. » Il lui a bien fallu vite shabituer à son nouveau poste.
Trois semaines après son arrivée en novembre 2006, il est confronté à
sa première crise, la mort de Julien Quemener, jeune supporteur du PSG
tué par balle après le match de Coupe dEurope contre Tel-Aviv. «
Javais là un condensé de ce quest ce club. Lextrasportif venait de
prendre le dessus sur le terrain. »
Très vite, le financier parvient à se fondre dans le moule. « Cest un
homme qui ne fait pas trop de bruit, qui ne la ramène pas trop, mais
qui agit », raconte Alain Cayzac. Sébastien Bazin lui-même ne tarit pas
déloges à propos de son directeur général. Mais ses méthodes nont pas
toujours convaincu, notamment Laurent Platini, lancien responsable
juridique. Les supporteurs se sont également opposés à sa politique,
surtout lété dernier, lorsque le club a voulu augmenter les tarifs des
abonnements.
La course à pied plutôt que le foot
Depuis deux ans, Boindrieux sest pris au jeu. « Le premier qui touche
au PSG, je lui rentre dedans. Ce club, je le vis complètement. » Il na
pourtant jamais été un grand amateur de foot même si, comme il le dit,
il sest « converti », notamment depuis la Coupe du monde 1998. Ses
sports de prédilection ? Le tennis quil a pratiqué dans sa jeunesse
mais également la course à pied. « Jai participé à plusieurs marathons,
cinq fois celui de Paris, une fois New York. » Souvent le midi, il
séchappe ainsi de son bureau pour effectuer un jogging. Parfois, des
passants linterpellent pour parler du PSG. Une notoriété que ce fan
dOlivia Ruiz ou de Bénabar napprécie pas particulièrement. « Je suis
un homme de lombre », précise-t-il. « Son calme et son côté introverti
dénotent dans ce monde dexubérance et de fous furieux, assure Alain
Cayzac. Au premier contact, il peut ne pas plaire. Mais, en le
connaissant un peu, on finit tous par dire que ce mec, il est vraiment
bien. »