ALAIN CAYZAC EST PASSð au Camp des Loges hier après-midi. Avant de laisser les joueurs effectuer leur décrassage, il sest exprimé pendant une quinzaine de minutes. Le président du Paris-SG le fait souvent en ce moment. Forcément inquiet après la déroute (0-3) vécue à Bordeaux dimanche soir, il a insisté sur la gravité de la situation, sur lobligation de « se battre comme des fous jusquau bout ». En fâcheuse posture au classement (17e), son équipe senfonce doucement et retrouve presque son niveau de la saison passée. Après 27 journées, elle était 18e. Désormais, elle ne possède plus que deux points davance sur Toulouse, première équipe en position de relégable. Le PSG na plus gagné depuis le 23 janvier (3-0 contre Metz). Et dimanche à Bordeaux, elle a subi sa plus large défaite en L 1 depuis le 18 septembre 2005 et un déplacement à Saint-ðtienne (3-0).
Le groupe parisien avait pourtant un moral requinqué après sa qualification pour la finale de la Coupe de la Ligue, et de belles idées. Il y a une semaine, il avait vu Lille empêcher les Girondins de poser leur jeu (0-0), de créer des décalages, de couper la relation entre Micoud et ses attaquants. Le Paris-SG avait les clés. Il na pas réussi à sen servir. Il a manqué de ressources physiques et mentales. Pressé dès les premières secondes de la partie, il a essayé de se dégager.
ì plusieurs reprises, on a surpris Clément et Rothen supplier la défense centrale de remonter, de sortir de la surface. Elle na jamais pu le faire.
Hier, à lissue de lentraînement, on aurait aimé questionner les acteurs sur cette faillite. Ils ont tous refusé. Certains lont fait de manière courtoise, dautres ont préféré emprunter des portes dérobées, pour fuir les journalistes et le regard dune poignée de supporters. ðpuisés, perdus, à court darguments, les Parisiens apparaissent presque résignés. Fin janvier, ils étaient douzièmes du classement. Ils regardaient plus haut.
Aujourdhui, ils sentent à nouveau le sol se dérober, le vide. Samedi, en fin daprès-midi, ils seront sur la pelouse du stade de la Route-de-Lorient. Guy Lacombe, lentraîneur de Rennes, fera tout pour les enfoncer encore un peu plus. Ensuite, il y aura la réception de Valenciennes avant un nouveau voyage, à Lyon.
Avant de senvoler pour Bordeaux, Paul Le Guen avait glissé, avec un léger sourire, quil espérait rapporter une victoire de ces deux déplacements. Aujourdhui, gagner en Bretagne paraît très compliqué. Le staff technique a pris un gros coup au moral. Paul Le Guen avait lair très affecté, dimanche soir, dans les couloirs du stade Chaban-Delmas. Terriblement déçu. Que va-t-il faire cette semaine ? Essayer de récupérer Pauleta, Digard et Chantôme, absents en Gironde. Prier pour que les blessures de Luyindula et Rothen, touchés dimanche, ne soient pas graves (le premier nommé a passé une IRM hier soir, son indisponibilité serait dune dizaine de jours). Répéter à ceux qui lauraient oublié, et inconsciemment cest très possible, que la finale de la Coupe de la Ligue qui se jouera le 29 mars prochain nest pas lobjectif prioritaire du Paris-SG. Travailler sur la composition de léquipe qui débutera à Rennes.
Hier, Paul Le Guen et ses adjoints sont restés longtemps au Camp des Loges. Vont-ils réinstaller le 4-3-3 qui a fait ses preuves à lextérieur ? Sappuyer sur Pauleta, joueur dexpérience ? Faire souffler Ceara qui peine toujours autant à défendre ? Relancer quelques jeunes ? Le temps presse.