IL AVAIT QUITTð la L 1 un soir davril 1998 au terme dun nul
tristounet avec lOM contre Strasbourg (0-0). Claude Makelele la
retrouvée dix ans plus tard, hier à Monaco, après un exil doré en
Espagne et en Angleterre. Avec le brassard de capitaine du PSG en
prime. Porteur deau de luxe pendant des années, Make, 35 ans, voit
ainsi sa fin de carrière récompensée.
Tête de gondole du recrutement parisien, lex-international na pu
éviter la défaite, mais il a été fidèle à lui-même, malgré une forme
encore précaire et un premier revers.
En tête à léchauffement.
On ne la pas vu quand les
joueurs parisiens sont venus humer la pelouse du stade Louis-II vers 19
h 30. Incertain toute la semaine en raison dune blessure à la cuisse
droite, Makelele était sans doute entre les mains des kinés. Une heure
plus tard, il est entré le premier sur le terrain pour léchauffement,
trottinant avec Traoré et sinvestissant dans son nouveau rôle. Il a
martelé à ses troupes un discours incisif. « Ce premier match est très
important ! », pouvait-on lire sur ses lèvres.
Le chouchou des supporteurs.
A lapplaudimètre, Claude
Makelele a fait un tabac, les supporteurs parisiens lui réservant une
belle ovation à lappel de son nom. Un rapide signe de croix, des
sautillements en guise déchauffement et une tape sur les fesses de
Clément, son alter-ego de lentrejeu, et lancien métronome des Bleus
pouvait lancer son match avec un premier ballon touché au bout dune
minute. Utile et précieux, il a ratissé large comme à son habitude.
Mais le bandage qui entourait sa cuisse était là pour rappeler que ce
nétait pas encore la forme olympique. Avec une seule mi-temps dans les
jambes (contre la Gantoise le 26 juillet) depuis son arrivée à Paris,
lex-joueur de Chelsea partait un peu dans linconnu. Mais lui qui ne
voulait pas rater ce premier rendez-vous a serré les dents.
Déjà indispensable.
Dernier défenseur sur les corners
sifflés en faveur du PSG pour permettre à Sakho et Camara de monter, il
na pas cessé de conseiller et dencourager ses partenaires de la voix
et du geste. Réprimandé par M. Bré pour avoir secoué un peu trop Alonso
(42 e ), il a affirmé sa présence physique. Mais il néchappera pas au
carton jaune sur une nouvelle charge sur le milieu offensif argentin
(65 e ). Même si le rythme de ce match na jamais été très élevé,
permettant à Makelele de souffler et de gérer ses efforts, on a déjà pu
mesurer limportance de son rôle. Après le but de Nimani, il viendra
même réconforter Ceará , pas vraiment inspiré sur ce coup-là (79 e ).
Mais pour lui, il était temps de quitter le terrain et dêtre remplacé
par Boli (82 e ). Malgré la défaite, le néo-Parisien est bien le grand
frère qui manquait au PSG. Un chaînon manquant qui devrait vite se
transformer en maillon fort.
Lilian Thuram est venu soutenir
le club de la capitale
face à son club formateur. Il a assisté au match depuis une loge en
compagnie de Charles Villeneuve, le président du PSG. En revanche,
Sébastien Bazin, lactionnaire majoritaire, était absent.