Avant le déplacement de Paris à Rennes, Alain Cayzac nous a accordé un long entretien dans son bureau du Parc des Princes. Inquiet pour son club, le président du PSG explique quil tient le coup grâce au soutien du public. La suite mardi et mercredi.
Alain Cayzac, êtes-vous inquiet pour lissue du Championnat ?
Oui. áa serait irresponsable ne pas lêtre compte tenu de notre classement. Mes inquiétudes sont partagées par une dizaine déquipes qui ne sont pas tirées daffaire. Nous sommes huit à dix présidents inquiets et jen fais partie. Mais cela ne doit pas se transformer en angoisse ou en panique. Cela doit amener les joueurs à se surpasser. Si linquiétude devient inhibition, cela devient très dangereux.
On a le sentiment que labsence de panique est quelque chose de nouveau¦
Quand jai pris Paul Le Guen, je lai choisi pour bâtir avec lui. Il ne faut pas voir la sérénité comme une satisfaction. Mais quand les choses ne vont pas aussi bien quon le souhaite, couper les têtes à deux mois et demi de la fin de la saison nest pas une bonne solution. Virer un entraîneur que jai choisi et en qui jai confiance nest pas la chose en laquelle je crois. Nous sommes sans le même bateau.
Le PSG est-il devenu un club comme les autres ?
Cest un contresens total. Ce nest pas un club comme les autres. Il est très différent. Ceux qui le disent considèrent que nos attitudes sont différentes par rapport à dautres présidents. On ne chamboule pas tout à tout moment et on essaye de bâtir sur la durée. Mais cest une apparence : à part peut-être Marseille, il ny a pas autant de passion, de pression ou de ferveur ailleurs. Ce club ne laisse jamais indifférent.
Vous jouissez dune grande estime de la part des supporters. Avez-vous mal pris les critiques des supporters après le Mercato parisien ?
Toute critique fait mal. Ceux qui disent le contraire, je ne suis pas sûr quils soient sincères. Maintenant, je les comprends. On ne peut pas demander aux supporters du PSG dêtre content des résultats. Il y a certaines critiques quon comprend moins. Certaines me semblent moins justifiées. Comme par exemple celles qui disent que nous avons pris Souza parce que cétait un second choix.
Ce nest pas le cas ?Mais ce sont plus les médias qui ont réagi comme cela. Les supporters peuvent nous critiquer parce quils font partie de la famille, mais je naccepte pas les remarques haineuses des observateurs extérieurs qui nous critiquent de manière intéressée ou pour faire les malins parce que cest bien vu de se moquer du PSG. Les effets de manches ne mintéressent pas. Je nai pas beaucoup destime pour ceux qui se font de la publicité sur le dos du PSG.
Avez-vous eu envie de démissionner ?
Non. Jai pensé proposer ma démission. Jai toujours dit que je ne maccrocherai pas si certains avaient des meilleures propositions pour le club. Mais laisser tout tomber, pas du tout. Je ne suis pas là pour faire carrière. Ce nest pas de mon âge. Je vis des moments durs depuis que je suis là. Et si jai tenu, cest grâce au soutien du public. Sinon, cela aurait été invivable. Mais un soutien nest jamais aveugle et éternel. Pour le moment, nous tenons parce que, malgré les résultats décevants, on se bat pour la bonne cause.
Pourquoi prenez vous toutes les critiques pour vous ?
Cest mon tempérament. Jestime que le président nest pas là que pour recevoir les honneurs. Il est aussi là pour assumer quand les choses vont moins bien. Le vrai courage, cest dassumer et dêtre en première ligne. Après, cest vrai que mon entraîneur naime pas trop communiquer. Jen fais plus que la moyenne des présidents mais ce sont les circonstances qui font cela.
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