AVEC la signature de Claude Makelele, beaucoup de choses vont désormais bouger au PSG. Après l'arrivée de Ludovic Giuly, il est clair que Paris vient de changer de dimension en quelques jours. Il était de bon ton de rire des malheurs parisiens depuis deux ans. Ce ne sera plus le cas. Sur le papier, Paris possède désormais une équipe de haut de tableau.
De multiples possibilités tactiques. Paul Le Guen a tenté pendant les matchs amicaux d'aligner un milieu de terrain en losange. Dans ce système, on trouve deux hommes de couloirs offensifs (rôles dévolus à Rothen et Giuly), un milieu axial derrière les deux attaquants (Sessegnon) et un récupérateur. Ce dernier poste convient parfaitement à Makelele. Mais la palette qui s'offre à Le Guen est plus large : « En équipe de France, Claude jouait avec un autre milieu défensif et à Chelsea, il évoluait dans un schéma à trois milieux de terrain. Toutes ces options seront possibles. On va essayer des choses. »
Un nouveau statut auprès des arbitres.
C'est une donnée qui n'est pas quantifiable et que personne ne peut revendiquer. Mais elle existe. Sur un terrain de Ligue 1, il est plus difficile de sanctionner un joueur du calibre de Makelele. Depuis deux ans, aux yeux du corps arbitral, le PSG n'était plus une grande équipe. Et il était plus facile de siffler des coups francs contre lui. Cette période est révolue.
Des jeunes mieux encadrés.
Pour montrer l'exemple à la jeune génération, aussi douée que dilettante, le PSG avait besoin d'un leader naturel de vestiaire. Makelele, qui adore transmettre son savoir, sera le « grand frère » tant espéré. Il dégage une autorité évidente et son vécu impose le respect aux néoprofessionnels.
Les interrogations de Jérémy Clément.
Le football est étrange, voire immoral : la saison passée, Jérémy Clément a été l'un des rares Parisiens à surnager au milieu du désastre collectif. Et pourtant, l'arrivée de Makelele est de nature à inquiéter l'ex-Lyonnais. Si Paris privilégie son milieu en losange, il n'y aura qu'un poste de milieu défensif. Et, évidemment, le titulaire s'appellera Makelele. Même s'il refuse pour l'instant d'évoquer le sujet, Clément vit mal la situation. Il y a quelques mois, le club lui expliquait qu'il était une des pierres angulaires de l'équipe. Et Le Guen le tient réellement en très haute estime. Au point qu'une prolongation de contrat lui a été proposée. Mais la revalorisation salariale qui l'accompagne n'est pas à la hauteur des espérances du joueur. Pourtant, ce dernier, qui se plaît à Paris, a très envie de rester au club. Mais pas dans un rôle de doublure de luxe. L'idée d'un départ n'est donc pas écartée par Clément et son entourage. Pour l'instant, le club le juge « intransférable ». Un adjectif qu'il convient de prendre avec les nuances d'usage. Il y a un an, Zoumana Camara était qualifié d'« intransférable » par Saint-Etienne…