« Le fils de Paul Le Guen. » Ce surnom, donné par les plus chambreurs de ses coéquipiers, n'a jamais autant collé à la peau de Jérémy Clément qu'aujourd'hui. Et pour cause. Lancé dans le grand bain à Lyon par Le Guen, Clément a ensuite rejoint son ancien coach à l'OL aux Glasgow Rangers. Et quand Lyon était prêt à mettre un gros chèque sur la table pour récupérer ce joueur formé au club, ce dernier avait préféré prendre de nouveau la foulée de Le Guen, parti au PSG. A l'époque, le natif de Béziers justifiait son désir de signer à Paris et non à Lyon pour une unique raison de temps de jeu. Mais il faut bien reconnaître que Clément et Le Guen sont devenus inséparables depuis les grands débuts du premier sous le maillot lyonnais en avril 2004. Pourtant, lorsqu'on l'interroge sur ces affinités évidentes avec Le Guen, Clément s'agace.
Récemment, il a d'ailleurs expliqué dans Le Parisien que c'est notamment pour cette raison qu'il se montrait aussi avare de paroles dans la presse. « Il y a des thèmes qui me saoulent un peu. A chaque fois, on me demande de parler de Paul Le Guen. Comme si j'étais le mieux placé sous prétexte que je l'ai connu dans trois clubs. Laissez-moi tranquille avec le coach ! Je sais pourquoi je joue. C'est dû à mes qualités et pas à autre chose. Gérard Houllier aussi m'aimait bien. Il est vrai que je ne suis pas un joueur casse-couilles pour un entraîneur. » Bien sûr que Jérémy Clément n'est pas titulaire au PSG parce que Paul Le Guen l'apprécie beaucoup. Mais disons que celui que l'on appelait « la patate de Pencran » lorsqu'il était joueur est peut-être plus attentif aux progrès de son petit protégé que ne le serait un autre coach.
Une confiance qui a fait que Clément, dans l'ombre de Claude Makelele cette saison, a tout de même souhaité rester à Paris en dépit des propositions qu'il avait reçues. Monaco et Portsmouth étaient notamment prêts à accueillir l'ex-Rangers, mais les dirigeants parisiens ont vite ruiné les espoirs de ces deux clubs. En fait, Le Guen, conscient que Makelele ne pourrait pas tenir la distance toute la saison, ne voulait tout simplement pas laisser filer Clément. Au plus fort des négociations, le coach parisien mettait en avant l' « énorme marge de progression » de ce relayeur polyvalent, appelé à rapidement franchir un palier. Totalement relancé par le passage à un 4-4-2 classique à deux récupérateurs axiaux, l'ancien joueur de l'équipe de France Espoirs aurait franchi ce cap depuis quelques matchs. A en croire Le Guen, visiblement ravi de l'évolution de Clément dans le jeu vers l'avant. Il faut dire que le n°23 parisien a appris à donner beaucoup de rythme au jeu. Pour le plus grand bonheur de celui qui restera à jamais « son père ».