A la veille de ce 32e de finale contre Montluçon (CFA) au
stade Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand, Paul Le Guen doit
certainement prier pour que lhistoire ne se répète pas¦ une troisième
fois. Le technicien breton a en effet déjà essuyé deux revers cuisants
sur cette pelouse. En 2005, alors entraîneur de Lyon, il assiste ainsi
à lélimination de son équipe aux tirs au but par Clermont (L 2) en 8e de finale de la Coupe de France.
Mais cest surtout huit ans plus tôt, le 1er mars
1997, quil vit lune des pires humiliations de sa carrière de joueur.
Au même stade de la compétition, Le Guen, Raï et consorts, après avoir
mené 4-1, se font rejoindre lors des vingt dernières minutes, puis sont
éliminés aux tirs au but par Clermont, alors équipe amateur évoluant
quatre divisions plus bas.
« Pire souvenir »
Ce soir-là, Le Guen, qui avouera bien des années plus tard ne pas avoir
de « pire souvenir quà Clermont », est dailleurs lun des deux parisiens (avec Vincent Guérin) à avoir raté son pénalty. « Et pourtant
Paul était un spécialiste de lexercice, un des joueurs les plus titrés
et les plus importants de cette équipe. Comme quoi, ça peut arriver aux
meilleurs », se souvient Benoît Cauet, milieu de terrain à lépoque du
PSG. Olivier Enjolras, alors gardien de but de Clermont, se souvient
encore du tir raté par Le Guen. « Il frappe légèrement sur ma gauche.
Jai anticipé et de la main droite, jai repoussé le ballon sur le
poteau. Cétait énorme. »
Le Guen peut toujours se rassurer en se disant que cette fois-ci, il
affronte Montluçon et non ses bourreaux clermontois de 1997. Mais
ironie du sort, cette équipe de CFA compte aujourdhui trois des héros
du Clermont de 1997, dont lun est aujourdhui lentraîneur. « A 4-1,
jai vu des petites choses comme des contrôles loupés qui montraient
quils étaient sortis du match, se souvient Nicolas Le Bellec, auteur
du premier but et aujourdhui sur le banc de Montluçon. Puis, nous avons bénéficié dun penalty généreux. A 4-3, ils ont
complètement lâché. »
« A vingt minutes de la fin, le PSG se
liquéfiait, raconte Mickaël Ribérol (33 ans). Ils sinsultaient lorsque
nous avons marqué le troisième. On se sentait invincibles. » Mickaël
Bessaque (33 ans), lautre buteur de cette soirée, espère bien réitérer
lexploit demain : « Cétait vraiment le meilleur moment de ma vie
dhomme. Dans ma famille, on nest pas très expansifs. Mais ce soir-là,
mon père avait les larmes aux yeux. »