Cest une vieille histoire qui en rappelle une autre, plus
contemporaine. le 9 mai 2005 : Paul Le Guen, tout frais triple champion de
France, grâce à une victoire la veille sur Ajaccio (2-1) à Gerland,
annonce quil quitte Lyon au terme de sa troisième et dernière année de
contrat dentraîneur. LOL et Jean-Michel Aulas sont sous le choc : ils
ne sattendaient pas à pareille nouvelle, que le président apprendra¦
quelques minutes avant la conférence de presse du Breton !
Bernard Lacombe, conseiller dAulas, se souvient de cette issue, mettant fin à six mois de suspense.
« Pour moi, il y avait quand même des signes, raconte aujourdhui
lex-buteur prolifique. En fin de saison, par exemple, quelques
semaines avant son retrait, on avait reçu des joueurs appelés à nous
rejoindre la saison suivante. Paul nétait pas venu à cette réunion.
Cela mavait surpris, alors quun an avant, quand Abidal était venu
discuter, Paul était là. »
Les six mois de suspense ont aussi alimenté les fantasmes locaux. Dans
le Rhône, il se disait que lOL avait sondé les propriétaires de
lappartement que Le Guen louait à Lyon, pour savoir sil avait donné
son préavis. Lhistoire était belle mais elle est fausse. Elle montre quand même le mystère quincarnait déjà Paul Le Guen.
« Il dit les choses en temps voulu »
« Il ne laisse jamais rien paraître. Il parle peu, ne se livre pas,
ajoute Lacombe. Cest étrange, mais Paul est un garçon très fermé. Il
dit les choses en temps voulu. » Comme il agit aujourdhui au PSG, en
précisant quil ny a « aucune urgence » et quil se prononcera un jour
sur son avenir, « en fin de saison ».
Même si le choc a dominé le jour de la séparation, le fonctionnement de
lentraîneur a plu aux lyonnais. « Paul ne réclame jamais rien. Ce
nest pas une pleureuse, mais si on ne vient pas vers lui, il ne vous
dira rien », dit-on au club, qui a cherché quand même à lever le
secret, en enquêtant autour de lui. Notamment en questionnant Yves
Colleu, le fidèle et éternel adjoint de Le Guen, finalement pas plus au
courant que ça des intentions de son ami. Jean-Michel Aulas expliqua le jour du départ regretté de son entraîneur, que ce dernier lui avait
confié avoir pris cette décision deux semaines auparavant, à loccasion
dun Auxerre-Lyon, soit le 24 avril 2005. Si Le Guen se décide toujours
un 24 avril, alors on guettera le moindre signe après¦ Lyon-PSG ce
vendredi, un autre 24 avril.