L'entretien avec Alain Cayzac que nous avons publié, mercredi et jeudi, a provoqué l'étonnement de Luc Dayan, président de l'Entente Sannois-Saint-Gratien, ancien président de Lille, et surtout ancien candidat à la reprise du Paris-SG. Interrogé sur ce qu'il pensait du travail de Colony Capital à la tête du club, Alain Cayzac nous disait ceci : «Quand Canal+ décide de sortir du Paris-SG, il y a deux ou trois ans de latence (…). Je ne cautionne rien. Simplement, c'est un marché, et personne d'autre n'est venu.»
Luc Dayan apporte la précision suivante : «Contrairement à ce que dit Alain Cayzac, avec lequel j'entretiens depuis plus de quinze ans d'excellentes relations personnelles, Colony n'était pas le "seul" à pouvoir répondre à l'attente de Canal+ lors de la "vente" du Paris-SG». L'homme d'affaires, qui a assigné Colony Capital en justice en janvier dernier pour rupture unilatérale des mandats de négociation et d'investissement, a la désagréable impression d'avoir été dépassé par le fonds d'investissement américain dans des conditions discutables.
«Je rappelle ici que Colony avait initialement signé le 4 avril 2006 un mandat l'engageant à participer en tant que minoritaire à un tour de table déjà solide, soutenant un projet écrit par mes soins (et un contrat négocié dans ses moindres détails!) depuis le mois de février 2006. Il en est sorti brutalement (la vente définitive a été annoncé le 10 avril!) dans des conditions ''particulières'', conditions dont il appartient désormais à la justice de déterminer la légalité».
«Je pense, poursuit Dayan, que Sébastien Bazin n'a pas eu le ''courage'' de prendre la majorité, mais qu'il en a eu simplement l'envie irrépressible, aidé par quelques ''amis'' bien intentionnés qui lui ont fait oublier momentanément un certain nombre de principes élémentaires. Effectivement, et je prends ça pour un compliment personnel, il est formidable de trouver des actionnaires capables d'acheter un club. Plus difficile est de trouver ceux qui savent le gérer (ou le faire gérer) correctement. L'univers du football professionnel est très difficile à appréhender et je sais de quoi je parle. Je partage donc l'avis d'Alain quand il reconnaît à Sébastien Bazin le cran d'avoir assumé sa position dans les conditions très difficiles qu'ils ont connu tous les deux, et de continuer à le faire au milieu du cataclysme financier actuel.»
Ces précisions apportées, Dayan préfère terminer par une phrase fair-play à l'égard de l'actionnaire principal du club. «Sa responsabilité étant réelle, que ce soit vis à vis de ses propres actionnaires, de la Ville de Paris ou des membres du PSG, je lui souhaite très sincèrement, ainsi qu'à Charles Villeneuve, de réussir enfin à concilier succès sportifs et cohérence économique, que ce soit pour le PSG, le football français… et Colony !»