Le Parisien revient ce matin sur la manne
des droits TV, et sur la façon dont les clubs vont lutiliser pour
améliorer le niveau du championnat. Selon Frédéric Thiriez, les
priorités vont aux joueurs et aux stades, après des années consacrées à
lassainissement des finances, déficitaires¦
Reste cette question : les clubs français
vont-ils, cette fois-ci, mieux utiliser la manne issue des droits
télévisés ? Pour nombre d'observateurs, la somme précédente n'a pas
contribué à améliorer le niveau de la L 1. Frédéric Thiriez, le
président de la Ligue de football professionnel (LFP), ne partage pas
cet avis : « Les critiques sur l'utilisation de l'argent ne sont
pas justes. Il ne faut pas oublier que le football français venait
d'extrêmement loin en accumulant les déficits, malgré l'augmentation
régulière des droits télé. En 1999, alors que les droits venaient de
doubler, le football accusait un déficit de 150 millions d'euros ! En
2007, nous avons obtenu un résultat largement excédentaire, le meilleur
depuis douze ans. Tous les clubs sauf unsont
bénéficiaires. Avec ces 668 millions d'euros, nous entrons dans une
deuxième phase : l'investissement dans les joueurs et les stades. » (NDLR : le PSG)
premier de ces domaines que les présidents sont appelés à faire des
efforts et mieux répartir les sommes qu'ils vont recevoir grâce aux
droits télévisés. Selon le chiffre de l'UNFP, le syndicat des
représentants des joueurs, 220 à 250 footballeurs de L 1 et de L 2 sont
en fin de contrat en juin prochain à ce jour (ils peuvent encore
prolonger ou signer ailleurs d'ici là). Certains dirigeants français
pensent qu'avec le résultat de l'appel d'offres qui court sur la
période 2008-2012, c'est une chance inespérée de ne pas recommencer la
même erreur qu'il y a trois ans. Avec les 600 millions d'euros obtenus
de Canal +, ils avaient surtout dilapidé l'argent dans des salaires
astronomiques cédés à des joueurs moyens. Cette manne gaspillée n'a pas
permis à la Ligue 1 de faire (re)venir des stars ou de conserver celles
qu'elle possédait en les rémunérant au tarif international en vigueur.
Conséquence : le championnat s'est appauvri, devenant moins
spectaculaire. Avec un tiers de l'ensemble des professionnels français
libres en juin (chiffre stable selon l'UNFP), les présidents de club
comptent réduire leurs effectifs (trop pléthoriques) et enfin payer
très cher les bons joueurs et raisonnablement les moins bons. De quoi
rendre, à nouveau, le football français attractif et compétitif. Comme
le dit crûment un dirigeant de l'élite : « Si, cette fois-ci, on est moins cons que la dernière fois, le spectacle sera meilleur. »
Sur les 668 millions d'euros payés par les opérateurs, 33,4 millions
d'euros vont en fait au Fonds national du sport (taxe Buffet), 15,2
millions d'euros partent dans les caisses de la Fédération française
pour le développement du foot amateur, environ 25 millions d'euros
servent au budget de la Ligue de football professionnel et 6,7 millions
d'euros alimentent le syndicat des joueurs (UNFP). Sur la somme
restante, 19 % (soit 111 millions d'euros) sont à redistribuer entre
les vingt clubs de L 2. Bref, il devrait rester 476 millions d'euros à se répartir pour la Ligue 1.