ì trente-deux ans, le milieu de terrain a retrouvé la L 1. Et veut que le PSG oublie ses deux dernières saisons manquées.
IL AVAIT QUITTð lHexagone sur une énorme déception : touché à la cuisse, il était sorti après vingt minutes de jeu lors de la finale de Ligue des champions perdue par Monaco contre Porto, enmai 2004 (0-3). Depuis, LudovicGiuly a garni son palmarès grâce à Barcelone (une victoire en Ligue des champions, en 2006, notamment) puis à lAS Rome, mais il a aussi manqué le train de léquipe de France. ì trente-deux ans, il a retrouvé la L 1 avec le PSG (0-1), au stade Louis-II, la semaine dernière. Dans un stade qui lui était familier, il a réalisé une première période pleine de promesses, créant de nombreux décalages. En manque de préparation, il est sorti à lheure de jeu. Ce soir, contre Bordeaux, il aura une semaine dentraînement supplémentaire dans les jambes. Et toujours la conviction que le PSG peut finir ce Championnat dans les trois premiers.
« Jai signé au PSG parce que je souhaitais revenir en France et parce que les dirigeants mont appelé. Il était important que le président, puis Paul (Le Guen), fassent la démarche de me téléphoner. Je me sentais désiré. Je suis ici pour gagner quelque chose et disputer la Ligue des champions. Le dire cest bien,mais il faudra le faire. Pour linstant on se reconstruit. Ici, il y a un groupe de qualité, des joueurs qui ont envie. Sil ny avait pas cela, je serais plus dans le doute.Mais si tout le monde tire dans le même sens, il ny a pas trop de souci à se faire : faire mieux que les deux dernières saisons, ça ne devrait pas être trop dur. On ne joue pas pour figurer dans la deuxième partie de tableau.On ne sera peut-être pas dans le trio de tête, mais on nen sera pas loin. »
« Depuis mon départ de Monaco, en 2004, je pense avoir réussi un bon parcours à létranger. ì Barcelone, jai tout connu, tout gagné. Cest le club qui ma marqué, bien sûr. ì Rome, jai vécu une expérience qui ma servi,mais,humainement, je ne me sentais pas intégré. Pour la première fois de ma carrière, je ne trouvais pas bien ma place. Dans ces très grands clubs, ce qui impressionne, cest la manière dont on soccupe du joueur. Le Barça, par exemple, cest une famille,tout le monde travaille pour le club, tu ressens quelque chose de fort entre le Barça et la ville. ì létranger le joueur ne pense à rien, juste à jouer au foot. Il y a toujours quelquun pour soccuper de vous, et même de votre femme et de vos enfants. Le club a ses entrées partout. »
« Cest le seul point noir de mon départ à létranger : jai raté la Coupe du monde 2006 et lEuro 2008. Cest dur à accepter mais cest du passé. Je travaille, je suis professionnel, donc jai le droit de penser à léquipe de France. Mais, je nétais déjà pas sélectionné quand jai été champion dEurope avec mon club, je ne vois pas pourquoi ça changerait sous prétexte que je viens de signer à Paris ! ì moins quon ne prenne en compte les frais de déplacement moins élevés (rires). »
« Je suis ici pour jouer à droite,même si je peux jouer derrière lattaquant. Ici, jai des responsabilités.ì Rome, ça me manquait. Au début, jai senti pas mal de doute.Alors je le répète souvent aux joueurs : il ne faut pas se prendre la tête avec le passé, arrêter den parler. Cest un travail de tous les jours. Si tu ne sais pas créer la confiance, la pression augmente, le mécontentement gagne les supporters et tu finis par jouer petit bras, tu te caches un peu. Cest dans ces moments-là quil faut des joueurs de caractère. Peut-être que cest ce qui a manqué, la saison passée. Par nature, je naime pas venir à lentraînement et être triste. Donc,pour linstant, jessaie dapporter de la bonne humeur. Parce quon pratique quand même le plus beau métier du monde, et quon na pas le droit de faire la gueule. Ce qui fait la différence, en football, cest le groupe, létat desprit. ì Monaco, cétait notre force. Sil ny a pas de vie dans le vestiaire, tu es dans la m¦ Jai vécu, à Barcelone, des matches devant 100 000 personnes, donc rien ne me fait peur. Sur le terrain, tu peux être mauvais, parfois tu donnes tout et tu narrives même pas à être moyen¦ Tu nes pas une machine, et le public peut le comprendre sil voit que tu mets tout en uvre pour que ça change. »