Auteur dun doublé au Vélodrome à laller, Guillaume Hoarau avait frappé un grand coup lors de son tout premier Classico, lui permettant dacquérir un nouveau statut. Dimanche, il sera le danger numéro 1 pour lOM.
«Quand j'ai vu que Guillaume Hoarau n'était payé que 80 000 euros, je me suis dit que nous étions des tocards». Pape Diouf nous avait habitué à un verbe plus polissé voire plus imagé. Mardi soir, sur le plateau du Grand Journal de Canal +, le président marseillais na, une fois nest pas coutume, pas cherché à enrober ses propos. Conscient, il est vrai, davoir été légèrement roulé dans la farine dans cette affaire – «Ses conseillers nous avaient demandé le double. C'est un prix d'ami qu'il a fait au PSG» – mais surtout dêtre passé, à côté dune belle affaire (ndlr : Hoarau na coûté que 500 000 euros au PSG) et dun oiseau rare.
Dune chrysalide encore toute refermée sur elle-même devenue un soir doctobre, lors du traditionnel Classico au Vélodrome, un joli papillon déployant allègrement ses ailes. Avant cette affiche toujours aussi salivante et captivante, le réunionnais nétait quun buteur au CV intéressant (meilleur buteur de Ligue 2 la saison précédente avec 28 buts) en quête de reconnaissance. Un novice de la Ligue 1 désireux de faire ses preuves. Un attaquant avec une pancarte envahissante au-dessus de la tête, indiquant «successeur de Pauleta». Un fardeau lourd à porter au premier abord mais dont il sest défait sans peine. Avec calme et sobriété. En marchant tout simplement dans les pas de son illustre ainé.
Hoarau a fait oublier Pauleta
LAigle des Açores avait marqué de son empreinte les Classico ces derniers années, notamment à lépoque où Fabien Barthez, lune de ses victimes préférées, gardait les buts de lOM. Hoarau, lui, a marqué les esprits dès son premier rendez-vous avec le public marseillais. Deux buts, une grande implication sur le troisième et surtout une énorme présence athlétique pour permettre au PSG de frapper un grand coup dans la cité phocéenne (2-4). Là où beaucoup auraient été rattrapés par le poids de lévénement, lancien Havrais, lui, sest révélé. Une éclosion soudaine et spectaculaire qui lui a permis de prendre une nouvelle dimension.
Sans pour autant que cette notoriété nouvelle ne vienne le court-circuiter. Pour preuve, depuis ce déplacement à Marseille, Hoarau, toujours humble, posé et discret, a inscrit la bagatelle de 9 buts en 17 matches de championnat pour porter son total à 15 réalisations. «C'est un garçon modeste qui a compris qu'en travaillant il pouvait y arriver. Même s'il doit encore progresser, c'est déjà un excellent technicien. Il ira loin. C'est rare de réussir aussi bien son passage de la Ligue 2 à la Ligue 1», soulignait durant la semaine Pauleta, totalement éclipsé désormais par le numéro 9 parisien.
Mandanda le craint
Aujourdhui, lombre de lattaquant portugais ne plane plus ni au-dessus du Parc des Princes, ni au-dessus de la tête dHoarau. Le réunionnais a su se faire un nom. A tel point que désormais, on ne parle plus seulement de plan anti-Messi ou de plan anti-Ronaldinho mais également de plan anti-Hoarau avant le Classico de dimanche au Parc des Princes. Cest dire limportance considérable prise par le jeune homme de 24 ans.
Mais pour Benoît Cheyrou, se focaliser uniquement sur le mètre 92 du natif de Saint-Louis serait une erreur : «Il nous avait fait beaucoup de mal à l'aller, c'est vrai, et nous serons donc encore plus vigilants. Mais il y a beaucoup d'autres bons joueurs dans cette équipe». Steve Mandanda, lui, même sil avoue être content pour son ancien partenaire au HAC, ne souhaite quune chose : «J'espère juste que dimanche, il ne va pas marquer et rester à 15 buts». Nul doute que Raymond Domenech aura un il avisé sur ce qui se trame dimanche Porte de St-Cloud. En vue de la double confrontations face à la Lituanie lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2010…
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