Cinq saisons entrecoupées d'un prêt d'une année à Gueugnon, quatre-vingt-un matchs dont trente-huit lors du dernier exercice, quarante-et-un buts dont vingt-huit l'an dernier : l'histoire commune de Guillaume Hoarau et du Havre est parfaitement résumée dans ces statistiques. Le natif de Saint-Louis à la Réunion a accédé au monde professionnel grâce au club doyen. Et il le lui a bien rendu en réalisant une dernière saison époustouflante qui a affolé tous les compteurs. « Le Havre, c'est ma deuxième famille, ma terre d'accueil, a avoué le joueur lors d'un point-presse cette semaine. C'est ce club qui m'a ouvert les portes pour devenir professionnel. Je leur dois tout car c'est là-bas que j'ai tout appris, dans les bons comme dans les mauvais moments. Si je suis là aujourd'hui, c'est parce qu'ils m'ont permis de faire mes classes. Ce club comptera toujours pour moi. Et il y avait un peu de tristesse en partant. »
Un peu de tristesse en partant, mais aucune nostalgie à l'heure de retrouver la pelouse du stade Jules Deschaseaux avec le maillot du Paris Saint-Germain sur les épaules. « J'aborde ce déplacement comme un match ordinaire, confirme Hoarau. C'est vrai que les gens pourraient s'attendre à ce que je me prépare d'une façon spéciale. Mais ce n'est pas le cas. Pour moi, ce match au Havre sera un bon moment, surtout avant et après la rencontre. Mais dès que la partie débutera, ce sera un match de championnat que tout le monde, et notamment moi, abordera avec le plus de sérieux possible. áa va me faire un petit truc car ce sont mes anciens partenaires en face. Cela me l'avait déjà fait quand on avait affronté Gueugnon avec le Havre. Cela fait partie de la vie d'un footballeur. Mais ça me fait grand plaisir de retrouver ce stade, ce public, mes ex-coéquipiers et le staff technique.
S'il souhaite éviter le mélodrame ou trop s'étaler dans le chapitre retrouvailles, c'est que Guillaume Hoarau connaît l'importance de ce déplacement en terres normandes. Le PSG réalise un début de saison plutôt encourageant. Et l'occasion sera belle samedi de le confirmer. « L'équipe a montré qu'elle avait d'énormes qualités, estime le jeune homme du haut de son mètre quatre-vingt-douze. Mais comme rien n'est parfait, il y a des défauts à gommer. On bosse pour ça et le coach sait où il veut aller avec nous. On travaille tous ensemble dans le même sens. Malgré les intempéries, on a montré depuis le début de la saison qu'on était un groupe solide. Que ce soit les titulaires ou les remplaçants. »
S'il n'a pas débuté la rencontre de Coupe de la Ligue face à Nancy mercredi, Hoarau s'est lui solidement ancré dans le groupe des titulaires. Un sentiment agréable ? « J'ai surtout le sentiment d'avoir progressé, explique-t-il. Quand on évolue aux côtés de joueurs qui ont connu le très haut niveau, on apprend tous les jours. Je joue aussi au PSG, un club où on apprend plus vite. Je mesure le chemin parcouru et je suis assez satisfait de ma progression. Maintenant, ce n'est pas dans mes habitudes de m'endormir sur ce que j'ai fait donc il reste pas mal de chemin à parcourir. »
En attendant, son nom a été évoqué cette semaine dans l'entourage de l'équipe de France. « Je n'avais pas reçu de pré-convocation, précise-t-il. L'équipe de France, c'est quelque chose que je ne maîtrise pas. Je reste concentré sur mon quotidien et si un jour il y a une récompense¦ Je suis tranquille par rapport à ça. Je ne peux pas dire que je mérite plus qu'un autre car tout le monde fait beaucoup d'efforts. L'équipe de France, c'est le summum. Mais être en L1, c'est déjà un rêve pour moi. Les Bleus, si ça vient un jour, je serai le plus heureux du monde. » Un grand bonheur qui pourrait arriver plus vite que prévu¦