Charles Villeneuve nommé président du Paris
Saint-Germain, le club de la capitale peut désormais lancer la machine
de guerre et se pencher sur son mercato. Un marché qui sannonce
spectaculaire à en croire les premiers bruits qui ont circulé du côté
du Parc des Princes. Avant la nomination de lancien directeur de
sports de TF 1, le futur ex-conseiller sportif de la formation
francilienne, Michel Moulin, avait déjà promis du lourd : « Ma
politique (de recrutement) est double : politique de vedettes et
politique francilienne. Je pense à Diego du Werder Brême, à Crespo,
barré à lInter Milan ». Discours de circonstance ou pistes
réelles, Moulin a certes dégainé le premier, mais le PDG du Groupe
Hersant Médias ne pourra concrétiser son projet.
Néanmoins, une chose est sûre : pour lannée prochaine,
Paris veut une équipe enfin digne de son statut de pilier et doyen de
Ligue 1. Après deux saisons à lutter contre le maintien, les dirigeants
parisiens sont dans lobligation de procéder à un grand ménage. Dune
part, par respect des supporters dont la patience finirait par
sévanouir si le club venait à connaître une nouvelle crise, et dautre
part pour le club lui-même. Parmi les premiers départs programmés, ceux
de Mendy (Angleterre) et Yepes (libre) sont quasiment acquis. Landreau
est également sollicité (Bordeaux) alors quArmand ne devrait pas
rester si une offre alléchante se présente (Lyon, Valence). Enfin, le
cas de Diané est sur le feu. Meilleur buteur du club cette saison,
lIvoirien pourrait néanmoins partir à létranger (Newcastle,
Portsmouth ?) afin de permettre au club de récupérer des liquidités (4
ou 5 M¬).
Un bilan catastrophique
Privé de titre de champion de France depuis 1994, le
PSG continue certes de briller dans les coupes domestiques (3 coupes de
la Ligue, 7 coupes de France), mais en championnat la situation est
tout autre. Depuis la fin de lère Denisot en 1998, les Rouges et Bleus
ont terminé seulement à trois reprises parmi les cinq premiers, dont
deux fois sur le podium final (2e en 2000, 4e en 2002, 2e en 2004).
Annoncé comme candidat aux premières places chaque saison, Paris nen
finit pas de décevoir. _ Inadmissible pour un club qui jouait les
premiers rôles en coupe dEurope dans la fin des années 90. La mission
de Charles Villeneuve sera donc de redorer le blason dune équipe qui
na plus que son passé pour justifier un statut déquipe phare de Ligue
1, car les récentes victoires en coupe de France en 2004 et 2006 ainsi
que celle en coupe de la Ligue cette année ne sont que larbre qui
cache la forêt.
Le nouveau président du PSG naura néanmoins pas la
tâche facile. ì peine nommé que les premières critiques ont déjà fusé
comme celle du journaliste Thierry Roland. Sans doute encore vexé de
sêtre fait remercié par Villeneuve en 2004, le commentateur de M6 na
pas été tendre avec ce dernier dès quil a appris sa nomination à la
présidence parisienne. « Cest une très mauvaise idée.
Charles Villeneuve ne connaît strictement rien au football. Il sy
connaît peut-être en parachutisme, mais, enfin, en football, le
parachute ne sert pas à grand-chose. Surtout après les deux années que
vient de vivre le PSG. Je voudrais me tromper, ne serait-ce que parce
que jaime le PSG. »
Thuram-Makélélé comme figures de proue
Mais Villeneuve na que faire de ces critiques et a
déjà fait part de son projet pour le PSG. En premier lieu, avant
denvisager quelconque recrutement, le nouvel homme fort du Parc a
lintention darriver avec une équipe dirigeante toute neuve, dont la
figure de proue voulue est le recruteur dArsenal Gilles Grimandi à qui
le poste de directeur sportif a été proposé, mais sans changer
dentraîneur. Hélas pour Paris, Grimandi ne semble pas très chaud à
lidée de rejoindre la capitale et la fait savoir. « Pour linstant, je suis sous contrat, et je suis bien où je suis. » Laxe Paris-Arsenal aurait pourtant pu apporter à la capitale.
En attendant larrivée de celui qui devra épauler Paul
Le Guen dans le recrutement, les dirigeants du Paris new-look ont
dores et déjà lancé les premiers hameçons à leau. Villeneuve espère
disposer dune enveloppe transfert de 30 M¬ et compte bien les
dépenser. « Jespère pouvoir tabler sur une enveloppe
de 30 millions deuros. Cela serait le Pérou. Moyennant quelques
départs de joueurs, je voudrai embaucher un grand gardien, un à deux
grands attaquants, ainsi quun libero et, si jen ai les moyens, un bon
milieu de terrain. »
Mais pour le moins que lon puisse dire, cest que les
premières pistes du club mènent toutes à des joueurs dexpérience
capables de secouer un vestiaire orphelin de son capitaine Pauleta. En
effet, si Moulin avait parlé de Diego ou de Crespo, aujourdhui, deux
noms reviennent désormais avec insistance : ceux de Lilian Thuram (36
ans) et de Claude Makélélé (35 ans). Véritables âmes de taulier, les
deux internationaux tricolores apporteraient sans aucun doute plus de
rigueur et de motivation à une équipe qui sest longtemps cherché un
leader. Toutefois, si ces deux transferts se concrétisaient, les
arrivées de ThuThu et Maké serviraient de transition, car ils ne
devraient pas sengager pour plus de trois ans chacun. Par ailleurs, Lðquipe
annonce ce matin que des agents auraient proposé aux dirigeants du club
de la capitale le Rennais Sylvain Wiltord (34 ans) avec lequel Paris
était en contact lété dernier, mais aussi Robert Pires le joueur de
Villarreal sous contrat avec le club espagnol jusquen 2009, et même
Grégory Coupet.
Agir vite
Une sixième option est également envisagée par la
cellule de recrutement parisienne : celle du milieu de terrain dAl
Ayn, Sofiane Alloudi, mais lOM et Lille sont aussi sur les rangs.
Pour le moment, Paris na donc rien de concret et seul
lancien Havrais Guillaume Hoarau est venu renforcer leffectif
francilien. Elu meilleur joueur de Ligue 2, le Normand aura la lourde
tâche de faire oublier lAigle des Açores, Pedro Miguel Pauleta.
Mais les dirigeants le savent. La priorité est de
mettre en place une équipe de têtes pensantes à qui parler, car comme
lindique un agent au journal Le Parisien « le problème aujourdhui, cest quon ne sait toujours pas à qui sadresser ».
Sachant que les bons coups ne se feront quavant lEuro, lentité
francilienne ne peut plus se permettre de perdre du temps, car des
écuries comme Lyon ou Marseille ont déjà quasiment finalisé leurs
premiers renforts (Erbati, Lloris). Au cas où la cellule de recrutement
prendrait du temps à se former, Paris se retrouverait obligé de
récolter les miettes quauront laissées ses concurrents. Il est donc
grand temps dagir.