Julien Lorthioir, au lendemain de cet exploit face au PSG en 8emes de finale de la Coupe de France, avez-vous la sensation de vivre un rêve éveillé ?
C'est en ouvrant la presse ce matin (jeudi) que j'ai réalisé que nous avions fait un truc énorme. Voir notre équipe comme ça, en une de L'Equipe c'est énorme ! Avant le match, nous nous étions dit entre nous que c'était notre match, qu'il fallait prendre beaucoup de plaisir et, surtout, ne pas avoir de regrets à la fin. Quand on voit le bonheur et la fierté que nous avons donnés aux ruthénois hier soir (mercredi) après le match, dans la ville, dans les bars… Nous avons fait un tour d'honneur, communié avec notre public et, en sortant du stade, nous avons appris par textos que dans la ville, c'était France 98. La seule boîte de Rodez a même été ouverte exceptionnellement pour finir la soirée. Le coach nous a demandé de rester sage hier soir mais nous a promis de nous laisser faire ce que nous voulons vendredi soir si nous battons Libourne (Ndlr : 26ème journée de National). Nous espérons donc pouvoir fêter vendredi notre victoire contre Paris.
Oui, nous avons pris un but au bout de dix minutes sur un coup de pied arrêté. Une erreur d'inattention face à une équipe de L1, ça ne pardonne pas. A ce moment-là, nous n'étions pas encore tous dans le match, pas tous concentrés. Nous leur avons laissé une opportunité de marquer et ils l'ont saisie. Ce n'est qu'ensuite que nous avons joué notre jeu, sans se précipiter. En plus, nous avions le public derrière nous, donc nous savions que nous allions avoir quelques occasions, même si nous ne pensions pas que nous en aurions autant. Nous avons réussi à revenir au score, à aller en prolongation et, après, dans l'euphorie, nous avons marqué deux buts. C'est énorme.
Voulez-vous dire que vous avez eu tendance à regarder jouer les parisiens en début de match ?
Oui, c'est clair. Même avant le match, quand ils sont arrivés sur la pelouse pour observer le terrain, nous avons déjà commencé à trop les regarder. Mais juste avant le coup d'envoi, nous nous étions dit qu'il fallait arrêter et leur rentrer dedans. C'est vrai que nous avons pris dix minutes pour nous mettre dedans, et nous avons malheureusement pris un but. áa s'est bien fini, donc tant mieux pour nous, mais c'est vrai que, au début, nous avons eu trop tendance à les regarder jouer et ils ont su en profiter. Heureusement que nous nous sommes vite remis dans le match.
« Paris a joué le jeu »
Que vous a dit votre entraîneur à la pause ?
Il nous a tout simplement dit que ce que nous faisions était super bien et qu'il fallait continuer car nous allions avoir encore des opportunités. Il nous a dit aussi que pour revenir vraiment dans le match, il fallait absolument mettre une de nos occasions. Nous, les joueurs, nous avions un peu la tête baissée au début car nous avions fait pas mal d'efforts mais nous perdions 1-0. Juste avant de retourner sur le terrain, nous avons fait notre petit truc à nous, notre petit cri. Nous avons alors relevé la tête et nous sommes entrés dans cette seconde période avec l'envie de revenir au plus vite.
Avez-vous eu l'impression que le PSG vous prenait de haut ?
Non, pas du tout. Ils ont tous joué le jeu, personne ne nous a pris de haut et, à la fin du match, ils nous ont tous félicités. Certains, qui connaissaient des joueurs de chez nous, sont même venus dans notre vestiaire après le match. Sur le terrain, ça s'est super bien passé et nous étions encore plus fiers après la rencontre d'avoir battu la grosse équipe du PSG car quand on voit leur composition, ils ne nous ont pas du tout pris à la légère. Ils nous ont respecté dès le début du match et nous étions très contents qu'ils jouent le jeu.
Pas du tout. Nous avons vraiment conservé nos habitudes, avec une préparation de match classique. La seule chose différente, c'est que nous n'avons pas fait le trajet de notre domaine d'entraînement au stade en voiture car ce n'était pas possible. A part ça, tout avait été pareil que pour les autres matchs.
« Passement de jambes sur Ceara sur mon premier ballon »
Sur quoi aviez-vous axé votre préparation ?
Notre coach nous avait simplement dit à la causerie de couper la course de Hoarau sur tous les coups de pied arrêtés. Pour le reste, il n'avait pas à nous en dire beaucoup car nous connaissions tous les joueurs pour les voir tous les weekends à la télé. Même à l'entraînement, nous n'avions pas parlé du PSG. Nous nous étions juste fixés sur nous et notre système de jeu, basta.
Qui souhaitez-vous affronter au prochain tour ?J'aimerais vraiment recevoir encore une grosse équipe. Personnellement, j'aimerais recevoir Sedan (Ndlr : l'un de ses anciens clubs), ça me ferait énormément plaisir. Les gens ici préfèreraient recevoir une équipe de L1, que ce soit Lille, Rennes, Monaco ou Toulouse (Ndlr : Grenoble est également encore en lice). Mais le plus important sera de recevoir.
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