Cest la chronique dun échec annoncé. Dès cet été, alors que Charles Villeneuve, le président parisien, bouclait larrivée de Mateja Kezman dans la capitale, lattaquant international serbe suscitait une montagne de doutes. Depuis son départ en 2004, du PSV Eindhoven où il marquait beaucoup (105 buts en 122 matches de D 1 néerlandaise) mais presque jamais au niveau européen, il avait aligné les saisons sans relief à Chelsea (2004-2005), à lAtletico Madrid (2005-2006) ou à Fenerbahçe (2006-2008). Paul Le Guen lui-même avait clairement annoncé sa préférence pour Jimmy Briand, véritable attaquant de rupture. Mais ce dernier a été retenu par Rennes, et Paris a conclu un accord qui sapparente aujourdhui à un piège : Kezman vient un an à Paris pour un prêt qui se transformera en transfert pour trois années supplémentaires, moyennant 4 millions deuros en cas de maintien en L1.
Cest cher, rapporté au bilan du garçon : un seul but en Championnat (sur penalty), trois en Coupe de lUEFA, et quatre passes décisives (toutes compétitions confondues). Kezman, cest le fil à la patte du PSG, le contre-exemple dune campagne de recrutement réussie. Largement devancé par la révélation Hoarau, avec qui il nest pas complémentaire, lattaquant serbe arrive au quatrième rang de la hiérarchie du secteur, très loin du trio Hoarau-Giuly-Luyindula. ì vingt-neuf ans, Mateja Kezman réfrène sa mauvaise humeur, conscient que les faits sont contre lui. Une fois, il a failli exprimer devant les médias sa frustration. Cétait après la défaite face à Toulouse (0-1). Depuis le Serbe sest calmé.
Partout effacé par la concurrence
Aujourdhui, il ne risque plus de venir manifester son courroux. Quel que soit le schéma adopté par Le Guen (4-2-3-1, 4-3-3 ou 4-4-2), il ne trouve pas sa place dans léquipe de départ : il nest pas assez performant dans le jeu, pas assez avaleur despace, pas assez bon dos au but. Au moment où son équipe flambe, il est largué par la concurrence. Et le public, qui le réclamait il y a quelques semaines, lorsque Paris peinait à marquer, a également perdu patience. Contre Twente (4-0), en Coupe de lUEFA, les sifflets sont descendus des tribunes après son penalty stoppé par le gardien néerlandais.
Entre Kezman et le Parc, le désamour affleure déjà. Lancien de Chelsea pense quil na pas eu réellement sa chance. Largument est discutable : à Paris, la hiérarchie est nette mais pas figée. Peguy Luyindula, relégué en fond de cale cet été, a regagné la confiance de son entraîneur et des supporters. Il était pourtant, en août dernier, la principale cible des sarcasmes du Parc. Après une demi-saison à peine, Kezman peut-il inverser la tendance ? Le passé récent ne lindique pas. Partout où il est passé depuis Eindhoven, il sest plus ou moins effacé face à la concurrence. Y compris à Fenerbahçe, où loffre parisienne a été accueillie avec une bienveillance évidente : les dirigeants turcs ne cessent de se féliciter, depuis, de sêtre débarrassés de son encombrant salaire.