HIER MATIN, au camp des Loges, Mateja Kezman, 29 ans, a répété les
gestes du buteur. Frappes, reprises de volée, lattaquant serbe sest
attaché à trouver le cadre sous loeil attentif de Paul Le Guen. Un
indice supplémentaire de sa titularisation demain soir face à Nantes ?
Sûrement. Le Guen sy est engagé et paraît désireux de tester un joueur
de sa trempe dès le coup denvoi.
Sauf imprévu, le Parc des Princes va donc découvrir celui que les
supporteurs du PSV Eindhoven avaient surnommé Batman, comme le
superhéros. Vraisemblablement associé à Hoarau, lancien joueur de
Fenerbahçe sera chargé dexploiter les espaces créés par le Réunionais
en position de pivot. Leur association avait montré des signes
intéressants lors des trente-quatre minutes que le Serbe avait passées
sur la pelouse de Sochaux (1-1), le 23 août dernier. « Je madapte,
même si jai toujours eu lhabitude de jouer avec un deuxième
attaquant, nous confiait alors lancien Havrais. Pour moi, cest un peu
plus facile, mais la complémentarité, ça se travaille aussi à
lentraînement. »
Justement, cest au camp des Loges que Kezman apprend à connaître ses
nouveaux partenaires. Claude Makelele, qui la côtoyé lors de la saison
2004-2005 à Chelsea, la déjà invité à déjeuner et il est fréquent de
voir les deux hommes converser lors des séances de footing. « Il parle
beaucoup avec les mecs qui maîtrisent langlais. Mais il fait aussi des
efforts pour échanger en français, ce qui nest pas évident, témoigne
Jérôme Rothen. Son intégration se fait correctement. »
« Seul Dieu peut me juger »
Celle-ci devrait saccélérer en début de semaine prochaine. Dès lundi,
le joueur des Balkans va quitter son hôtel pour emménager dans un
appartement situé à Paris, aux abords du Parc des Princes. Dans la
foulée, sa femme, Emilija, et ses trois enfants, actuellement
scolarisés à Belgrade, le rejoindront. Pour ce féru dhistoire, vivre à
Paris relevait dune immédiate nécessité. Peu de Parisiens sauraient
dire que lhôtel Meurice était le siège de la Kommandantur pendant
loccupation allemande. Lui le sait. « Il ma confié quil se trouve
dans la ville de ses rêves », raconte un ami serbe en visite voici
quinze jours.
Mais Kezman cache aussi un épicurien. Grand amateur de restaurants de
poisson quand il vivait à Istanbul, il a déjà déniché quelques adresses
dans la cité parisienne. Pour le reste, son entourage le décrit comme
un être discret et relativement casanier. « Il est dans sa bulle, un
peu renfermé. Tous les buteurs sont un peu pareils », confirme Rothen.
« Mais attention, il sait quà Paris tout monde lattend sur sa
capacité à marquer des buts et il adore ça », commente son ami. Le
Serbe, qui a tatoué sur son avant-bras « Seul Dieu peut me juger », a
déjà compris quen cas déchec le public parisien naura pas le pardon
facile.