du problème cardiaque dont souffre Lilian Thuram. Et en attendant de
connaître les résultats des analyses, il ne veut pas se montrer trop
pessimiste avant l'heure.
Docteur Eric Rolland (médecin du PSG)
On
ne peut pas encore parler de maladie car le cur d'un sportif de haut
niveau n'est pas tout à fait normal. Il faut faire la différence entre
un cur d'un sportif de haut niveau et un cur malade. Il va être
nécessaire de récupérer toute l'histoire de ces échographies, en
sachant que l'échographie n'est développée de façon systématique que
depuis 2003. Parallèlement, si l'on veut savoir s'il s'agit vraiment
d'une maladie qui peut continuer d'évoluer par elle-même, cela
nécessite des examens beaucoup plus complexes qu'une simple épreuve
d'efforts ou d'enregistrement du cur, mais une analyse familiale. Une
analyse qui prend du temps.
Nous allons nous organiser pour que
cela prenne le moins de temps possible à lui donner une réponse claire.
Le délai minimum est d'un mois, à la fois pour rassembler les dossiers
médicaux de la Juve, de Barcelone et de Clairefontaine, et également
pour attendre les résultats de cette enquête familiale pour savoir si
ces anomalies sont simplement en rapport avec un cur de sportif de
haut niveau ou correspondent à l'évolution de cette maladie. Il y a
toujours un risque pour un sportif de haut niveau de faire un accident
cardiaque. Lorsque l'on n'a pas de problème familial, ce risque est
estimé à un sur 200 000 par an. Dans le cas de Lilian, on peut estimer
ce risque à un risque sur cent.
Cette différence justifie que
nous poussions l'investigation pour pouvoir raisonnablement lui dire
quel risque il court à continuer le sport de haut niveau. Mais tant que
nous n'avons pas les résultats de cette enquête familiale, nous ne
pouvons pas parler actuellement de maladie. La seule façon d'affirmer
cette maladie passe par des examens qui nécessitent du temps. Lors de
son bilan avant la Coupe du Monde 2006, les chiffres étaient dans la
normale. Il y a donc eu une évolution de chiffres qui fait que l'on
arrive à une zone limite qui est encore normale, mais juste à la limite
de la normale. Et compte tenu de ce risque potentiel, nous décidons de
répondre de façon formelle avec des types d'examens qui ne se font pas
de manière routinière.