Lentraîneur parisien a critiqué la passivité de ses joueurs en première période. Cette défaite freine la dynamique du PSG
BIEN SúR, il a observé que sesjoueurs avaient débarqué au Moustoir « les jambes lourdes », en allusion aux deux matches contre Lens (3-0) et Valenciennes (4-0) au cours des six jours précédents. Mais Paul Le Guen nétait pas dhumeur à insister sur les seules circonstances atténuantes, hier, après la défaite de son équipe à Lorient, la deuxième seulement à lextérieur cette saison après Nice (1-2).
En quelques phrases, il a ciselé le fond dune pensée où affleuraient les piques. Il na accablé aucun joueur, prenant même soin de couvrir Ceara malgré la première mi-temps angoissante du Brésilien. Pas de nom de coupable, donc, mais une amertume impossible à contenir, même pour limpassible Paul. « On a beaucoup trop donné à Lorient loccasion de sinstaller dans le match.On na pas su les bousculer, on a été trop passifs. Ensuite, on a manqué de réalisme. Il y avait la place pour un meilleur résultat. » Puis il a poursuivi avec une phrase forte. « Ce qui magace, cest que je nai pas senti une mobilisation totale
dès le début du match alors quon est dans une situation difficile en Championnat¦»
Au regard du discours souvent lisse et protecteur de Le Guen, les sentiments exprimés prennent des allures de mini-coup de gueule. Pourquoi cette colère froide ? Parce que Paris a perdu pour la première fois depuis sa défaite au Parc contre Toulouse (1-2), le 15 décembre. Et parce que les comportements parisiens, surtout en première période, ont semblé déconnectés des ressorts dune série de quatre victoires daffilée aujourdhui
cassée. Paris a mal appréhendé ce match quil a perdu pour ne sêtre jamais remis de trente premières minutes à lenvers. Il ny avait alors aucun impact sur les côtés : à droite, lamoncellement des erreurs de Ceara essina un désastre, dont le but provoqué par Saïfi (19e) ; à gauche, là où le PSG a pour habitude dexister offensivement, on chercha longtemps la trace de Rothen, jusquà une action ponctuée par une tête renversée de Diané (42e), occasion la plus nette du PSG avant la pause. Efficaces dans les duels aumilieu, se projetant vers lavant dune façon dynamique et simple, les Lorientais sen seront quand même remis au pied malheureux de Bourillon pour trouver une faille. Car le reste de leurs tentatives oscillèrent entre tirs mal ajustés et manques de lucidité.
Leur chance fut que la poussée du PSG en seconde période échoua :Diané rata le cadre sur une opportunité brûlante (64e), Audard dévia un coup franc de Rothen (66e) et Chantôme manqua de tranchant (86e,89e). Cette défaite en Bretagne replonge le PSG dans lembarras. Elle est tombée au plus mal, le jour où ses ultras avaient consenti à reprendre leurs encouragements. Surtout, elle jette à nouveau une ombre épaisse sur son classement. Hier matin, Paris pouvait lorgner la première moitié de tableau, horizon jamais atteint cette saison. Aujourdhui, le voilà de nouveau plongé dans les eaux troubles de la L 1. « On pouvait enfin se détacher de la zone rouge, résuma Landreau. ì cause de cet accroc, on est toujours en danger. » ì trois jours de la venue de Metz au Parc et à six dun déplacement à Lille, deux rivaux « den bas », le PSG semble encore promis à quelques matches de la peur.