A DEFAUT de retrouver le faste de la Ligue des champions, le Parc des Princes va-t-il s'offrir un beau lifting immobilier ? C'est le souhait de Sébastien Bazin, actionnaire de référence du PSG. La réalisation du projet, que nous vous dévoilons ci-contre, dépendra des résultats des élections municipales, les 9 et 16 mars. Les prochains élus au Conseil de Paris décideront de l'avenir du Parc.
Les candidats marchent sur des oeufs. De l'Hôtel de Ville de Paris aux mairies du XVIe arrondissement de Paris et de Boulogne-Billancourt, le dossier PSG est sensible. Les animations qui entourent les matchs au Parc sont au coeur des préoccupations des électeurs. Les prises de positions des candidats en campagne de tout bord sont très prudentes. Interrogé par nos soins il y a deux semaines, Bertrand Delanoë disait ne pas connaître le projet de Sébastien Bazin. Le maire PS, qui vise un deuxième mandat, ne souhaite pas évoquer le sujet avant les élections. Françoise de Panafieu, sa rivale de l'UMP, reste aussi prudente.
Une multitude de projets sportifs. Le Parc des Princes ne se transformera pas en grand Barnum. Aucune maquette n'a été réalisée. Les intentions les plus folles sont pourtant prêtées à Sébastien Bazin, triste de constater que l'enceinte sportive du PSG n'est qu'un bloc de béton sans vie en dehors des matchs. En effet, rien ne bouge. Un exemple : la couverture du stade par un toit gonflable, afin de limiter les nuisances sonores, a été abandonnée.
En plus du Parc, d'autres projets immobiliers liés à une activité sportive sont en cours : la construction d'un stade de 25 000 places à Jean-Bouin pour le rugby, l'extension du stade de tennis de Roland-Garros, la reconstruction de la piscine Molitor, opération pour laquelle Colony s'est porté candidat… Autant d'initiatives aux destins liés. Si Bertrand Delanoë souhaite offrir son enceinte à chaque grand club, d'autres militent pour une réduction des projets. « Le Parc peut servir à la fois au football et au rugby », estime Jean-Pierre Fourcade, premier adjoint au maire de Boulogne-Billancourt. « Les travaux de réaménagement du Parc des Princes seraient intégralement financés par Colony Capital et permettraient de limiter le coût de rénovation de Jean-Bouin à environ 40 millions d'euros si on se contente d'un stade à 15 000 places, contre 100 millions d'euros à la charge de la Ville dans la version à 25 000 places », renchérit Pierre-Christian Taittinger, maire UMP du XVIe arrondissement de Paris.
Un passage délicat pour Colony Capital. On n'effectue pas des travaux au Parc des Princes si facilement. Le stade appartient à la mairie de Paris. Le PSG en a l'usage par le biais d'une concession, une délégation de service public, valable jusqu'en 2014. Président de la holding qui gère l'exploitation du Parc des Princes, Sébastien Bazin a pris contact avec les élus en place et ceux susceptibles de leur succéder en mars. Sa prise de participation majoritaire du PSG par le biais du fonds d'investissements Colony Capital n'a de sens que s'il réalise une plus-value d'environ 20 % en revendant le PSG, d'ici quatre à six ans. Fin négociateur, il espère obtenir des futures autorités locales la prolongation de la concession du Parc au-delà de 2014. Pour être revendu au prix fort, le Parc devra être rénové et fonctionnel pour une longue période.