Le spectre de la Ligue 2 hante le PSG. Dix-huitième, le club
parisien effectue un déplacement capital aujourd'hui à Toulouse (17e).
Le match de la peur de cette 36e journée.
ì
trois journées de la fin de la compétition, le Paris-SG n'a plus de
droit à l'erreur. Sa survie en Ligue 1 passe, aujourd'hui, par
Toulouse, autre formation qui lutte pour le maintien et qui s'estime
victime de déstabilisation de la part des Parisiens. Un choc sous haute
tension entre deux équipes habitées par la peur. Une descente en
Ligue 2 pourrait s'avérer catastrophique.
Pour le Paris-SG, les
conséquences d'un plongeon en division inférieure seraient
considérables. Le troisième club le plus riche de l'élite, avec un
budget de 70 millions d'euros pour 2007-2008, verrait son budget divisé
par trois. La relégation en Ligue 2 implique en effet une diminution
importante des recettes de billetterie et du sponsoring. Mais ce sont
surtout les droits TV qui s'effondreraient. Les droits TV. On connaît
la «télé-dépendance» des clubs français. Presque 60 % des revenus des
clubs de l'élite proviennent de la commercialisation des droits de
retransmission. Ils représentent près 40 % du budget du club de la
capitale. Selon le rapport annuel de la DNCG en 2005-2006, le PSG avait
encaissé 31,50 millions d'euros. La saison dernière, il en avait reçu
24,5 millions. Selon nos informations, il devrait toucher cette année
28 millions. L'année prochaine en cas de descente, il ne percevrait,
selon les estimations, qu'environ 6 millions. Soit un manque à gagner
de plus de 20 millions d'euros !
La billetterie.
Le prix des billets est divisé par deux entre la Ligue 1 et la Ligue 2.
ì l'étage inférieur, le prix moyen d'une place tourne autour de
8 euros. Les tarifs qui sont en moyenne de 20 euros au Parc des Princes
chuteraient donc à 10 ou 12 euros. Relégué en Ligue 2 cette saison,
Nantes a baissé d'environ un tiers le prix de ses billets. Et le public
de la Beaujoire est resté assez fidèle. Seulement 20 % des supporteurs
ont déserté les travées du stade. Reste à savoir si les supporteurs
parisiens se mobiliseront pour aller voir des PSG-Dijon ou encore des
PSG-Angers.
Les sponsors.
Les différents
partenaires sont légion. Le sponsoring rapporte environ 19 millions
d'euros par saison au club. Alain Afflelou ne devrait pas quitter le
navire. Il l'a officiellement assuré fin mars. Il a signé un contrat de
partenariat de trois ans en 2006. Mais bon nombre de partenaires
prévoient des clauses de baisse, voire de sortie, en cas de relégation.
Et Afflelou en posséderait une. Autres sponsors : Fly Emirates, qui
verse 3 millions d'euros au club, et Nike, équipementier officiel du
PSG qui donne environ 6 millions d'euros par an. Chez Nike, on ne
commente pas une éventuelle baisse de l'apport mais on assure sa
présence pour la saison prochaine. Selon Frédéric Bolotny, économiste
au centre de droit et d'économie du sport de Limoges, l'hypothèse d'un
retrait des gros partenaires semble très improbable : «En sponsoring,
la fidélité est récompensée sur la durée. C'est une valeur appréciée
des consommateurs. Pour les partenaires de premier rang, la logique
commerciale prime souvent sur la logique juridique. Mais si la remontée
dans l'élite n'est pas immédiate, le problème du renouvellement de
contrats se posera.»
Les subventions
2,3 millions
d'euros, tel est le montant de la somme annuelle versée par la Mairie
de Paris. Une certitude, elle sera maintenue quoi qu'il arrive : «Elle
est à son maximum. Elle ne pourra donc que baisser en cas de des-cente.
Selon moi, de 400 000 à 500 000 euros», confie Jean Vuillermoz, le
nouvel adjoint au Sport à la Mairie de Paris. «Mais il faut savoir que
les sommes versées servent à assurer la sécurité du stade, à aider les
clubs filleuls et les équipes féminines», poursuit Vuil-lermoz.
Les salaires des joueurs.
La
relégation implique une réduction conséquente de la masse salariale.
Selon la charte officielle du football français, les dirigeants ont le
droit de baisser les salaires de 20 % pour un club relégué en Ligue 2.
Mais la plupart des gros salaires prennent des dispositions en annulant
cette clause dans leur contrat. On l'a compris, Paris devra se séparer
de la plupart de ses cadres. Et le jeune attaquant du Havre Guillaume
Hoarau, meilleur buteur de Ligue 2 qui a signé en janvier avec Paris,
ne portera pas le maillot du club de la capitale en cas de relégation
puisqu'il possède dans son contrat une clause le stipulant !
Si
ce scénario catastrophe devenait réalité pour le club de la capitale,
il aurait cependant les moyens de remonter rapidement. Qualifié pour la
Coupe UEFA la saison prochaine grâce à sa victoire en Coupe de la
Ligue, il bénéficiera en effet du plus gros budget de Ligue 2¦