On connaissait la propension de Paul Le Guen à éviter l'emballement et
les déclarations à l'emporte-pièce. L'entraîneur parisien a semble-t-il
définitivement déteint sur ses troupes. Malgré trois victoires de rang
en championnat, quatre avec le succès contre Nancy en coupe de la Ligue
(2-0), Paris pourrait fanfaronner et clamer tout haut ses nouveaux
rêves de grandeur.
Marseille (4-2) et Lyon samedi (1-0), le PSG a démontré ses capacités à
troubler les cadors de L1.
Mais dans la capitale, on n'a plus la mémoire courte. « Ce n'est pas un
hasard de battre Bordeaux, Marseille et Lyon mais ce n'est pas un
hasard non plus de perdre contre Grenoble et Toulouse », lâche
tranquillement le technicien breton à l'issue du succès contre ses
anciens protégés. On va rester le plus concentré possible car on
connait le contexte parisien qui est parfois propice à l'égarement dans
les bons moments. » « On n'est pas encore assez réguliers », répond en
écho le gardien Mickaël Landreau en référence aux récentes défaites
contre Toulouse (0-1) et Nice (0-1) juste après le triomphe au stade
Vélodrome. « Ces défaites doivent nous servir de leçon pour gagner en
régularité, explique le défenseur Zoumana Camara. C'est aussi contre
les équipes moins prestigieuses qu'un championnat se joue. »
« On va la jouer à la Guy Roux »
une option possible pour la qualification en Ligue des Champions, les
Parisiens tempèrent l'euphorie et conservent leurs réflexes des deux
dernières saisons où ils sont passés à deux doigts de l'enfer de la
relégation. « Nos ambitions ? On n'est toujours pas maintenu, on va la
jouer à la Guy Roux, s'amuse le milieu Jérôme Rothen. On regarde
toujours en bas car on reste un peu traumatisés des saisons d'avant. »
Mais pour les petits nouveaux qui sont arrivés à Paris avec des rêves
de gloire plein la tête, jouer le maintien avec Paris n'est déjà plus
d'actualité. «Dans un club comme Paris, il faut viser plus haut que le
maintien, lance Stéphane Sessegnon au lendemain du succès contre le
septuple champion de France. Le club est ambitieux. Moi, je suis venu
ici pour jouer le haut de tableau. On a un objectif secret dans le
vestiaire et il n'a jamais été le maintien».
Après Santander jeudi (20h45) au Parc des princes, Paris se déplace à
Rennes dimanche (21 heures) pour une rencontre qui prend désormais des
allures de match au sommet. En cas de victoire, le PSG pourrait
s'installer solidement dans le trio de tête. De quoi lever le voile sur
les véritables ambitions d'un PSG du renouveau ? Réponse en terres
bretonnes.