Cette fois, plus de doute : le visage du PSG a changé. Finis les retournements de situation désagréables, oubliés ces matches prétendument maîtrisés et qui filaient en douce, ces frappes de peu à côté, ces occasions manquées. Les parisiens ont bel et bien tiré un trait sur leurs deux dernières saisons catastrophiques et ces lendemains de matches avec la gueule de bois du perdant qui ne voit pas le bout du tunnel. Leur victoire à Auxerre est révélatrice dun nouveau statut, dune nouvelle ambition et dun passé révolu.
Paris sincruste dans le premier quart de la L1 et na pas lintention den être délogé. Pour le moment, Paul Le Guen naccorde quune importance relative au classement. Il sait son équipe transformée, la sérénité retrouvée et la situation bien plus confortable quun an plus tôt. Il sait aussi que les adjectifs vont devenir plus positifs et les têtes bien plus réjouies à la lecture de la presse. Le piège est alléchant mais lentraîneur parisien brandit la parade : « On a pas mal de joueurs dans leffectif qui sont habitués à ce type de conditions. On est capable découter et de lire ce qui sécrit, mais limportant demeure la vie de groupe, lentraînement et les matches. »
Pas encore assez tueurs Depuis plusieurs semaines, la ligne de conduite est respectée. Les expressions consacrées nont jamais paru aussi appropriées à latmosphère du PSG : le groupe vit bien, il travaille bien et obtient de bons résultats. Que peut-il demander de plus ? Une prime supplémentaire, cest du moins ce quespéraient les joueurs à leur retour dans le vestiaire hier soir, à lheure de la célébration de la victoire, guettant dun il impatient larrivée de leur président. Mais Charles Villeneuve sest éclipsé dans la nuit bourguignonne sans passer par la case vestiaire, laissant son équipe à son bonheur. Lambiance aurait pu se révéler moins festive sans la maladresse excessive des attaquants auxerrois.
Paris, qui avait su rentrer à la pause avec deux buts davance signés Sessègnon, fut nettement moins brillant lorsquil sest agi de tuer définitivement le suspense et de rassurer ses supporters. Cest dans ce domaine quil doit progresser. ì trois reprises, Hoarau aurait pu marquer mais lactuel meilleur buteur du Championnat de France (10 buts, à égalité ce matin avec Gignac et Cavenaghi) a manqué dadresse. « Cest vrai quau vu de la seconde période, on peut prendre le large, relevait Le Guen. Est-ce quon peut se montrer plus tueurs ? Oui. Cest vrai quon a connu une petite frayeur en fin de match. Mais en même temps, si on se retrouve dans cette situation-là régulièrement, en menant 2-0 aussi vite, ce sera bon signe. Dans lensemble, on est devenu une équipe difficile à jouer et on est sur une bonne dynamique. »
Avec 32 points à une journée de la fin de la phase aller, le PSG navigue en haute mer, avec les costauds. Le Guen a raison : cest une équipe difficile à jouer qui surfe, indéniablement, sur une bonne dynamique. Et savoir quelle est encore perfectible a de quoi inquiéter quelques-uns de ses concurrents.