(2-1), hier soir en Coupe de France, a mis en évidence le travail de
fond effectué au Camp des Loges depuis plusieurs années pour sappuyer
sur une formation de qualité. Un chantier pris à bras le corps par Paul
Le Guen depuis sa prise de fonction à la tête de léquipe première
lhiver dernier.
Comme
un paradoxe. Des banderoles hostiles dans les tribunes et une ovation
pour la jeune génération du Paris Saint-Germain, à limage de
lacclamation réservée à Maxime Partouche pour son premier match chez
les professionnels. De manière plus ou moins perceptible et acceptée,
le Paris Saint-Germain se transforme. Les années de gloire du club,
caractérisées par cinq demi-finales consécutives sur la scène
européenne et ponctuées dune victoire en Coupe des coupes (1996),
ainsi quune première place au classement mondial établi par lIFFHS
(1994), ne sont plus dactualités depuis quelques temps déjà.
Leffectif du club de la capitale nest plus composé de stars mondiales
comme lorsquil comptait dans ses rangs un Ballon dOr (George Weah en
1995) ou le capitaine de léquipe du Brésil championne du monde en 1994
(Rai) et une flopée dinternationaux. Non. Le PSG daujourdhui
sappuie sur quelques joueurs de renommée et une collection de jeunes
joueurs. Une recette de plus en plus coutumière de la Ligue 1.
"Une logique de reconstruction"
Loin de la puissance financière de ses voisins
européens, le championnat de France sest progressivement mué en
antichambre de la célébrité, une compétition servant de tremplin vers
les sommets footballistiques. Et la formation est devenue une
spécialité hexagonale. Des clubs comme Lille (Debuchy, Cabaye,
Fauvergue¦), Bordeaux (Chamakh, Trémoulinas, Obertan¦) représentent
lincarnation moderne de lAJ Auxerre et du FC Nantes dantan. Même le
sextuple champion de France, Lyon, mise sur les joueurs issu de son
centre de formation, à limage de Karim Benzema, Hatem Ben Arfa ou
encore François Clerc. En ce sens, le Paris Saint-Germain ne fait que
suivre le mouvement national, avec un recrutement orienté vers la
jeunesse et ponctué de quelques joueurs reconnus pour encadrer ses
jeunes pousses. "Nous sommes dans une logique de reconstruction avec de jeunes joueurs"
répète à lenvi lentraîneur, Paul Le Guen. Une politique assez
similaire à celle de son grand rival, lOlympique de Marseille, qui
connaît néanmoins un plus grand succès en ayant recruté Gaël Givet,
Benoît Cheyrou, Djibril Cissé ou encore Boudewijn Zenden pour encadrer
Steve Mandanda, Mathieu Valbuena, Charles Kaboré, Samir Nasri ou encore
Andre Ayew.
Une jeunesse titrée
Malmené en Ligue 1, le PSG effectue sa mutation dans
une douleur relative. Lambition nest guère de mise, le climat nest
que peu propice aux débuts de joueurs issus du centre de formation,
mais cela na pas empêché Paul Le Guen de rajeunir considérablement sa
formation depuis son arrivée lhiver denier. Lancien international
français a ainsi déjà lancé Mamadou Sakho, Granddi Ngoyi, Younousse
Sankharé et Loris Arnaud en L1 et permis à David NGog de connaître sa
première titularisation. Une politique qui se ressent indéniablement
sur le court terme avec quelques points perdus sur la route dun
maintien pour linstant difficile à assurer, mais qui permet au club de
sappuyer sur une génération complète de futurs joueurs solides de L1,
dont peut-être quelques stars, pour la plupart passés par léquipe
championne de France des moins de 18 ans en 2006.
Entre jeunesse et maturité
Les supporters les plus optimistes du club percevront
ainsi la victoire sur Bastia (2-1), hier soir en huitièmes de finale de
la Coupe de France, avec pas moins de sept joueurs formés au club sur
la pelouse, comme un encouragement resplendissant dans cette période de
transition. Une formation dont la moyenne dâge des joueurs de champ,
très fortement relevée par la présence de Sylvain Armand, Bernard Mendy
et Souza, atteignait à peine 21 ans sest comportée de manière très
honorable face à une bonne formation de Ligue 2, présentant une belle
discipline tactique accompagnée du dynamisme de la jeunesse et dune
intéressante démonstration de son potentiel. "Il y a encore des possibilités pour ces joueurs dévoluer à un meilleur niveau avec plus de confiance et dexpérience", avançait ainsi Paul Le Guen à lissue de la rencontre.
Au milieu de cette équipe, David NGog et Loris Arnaud,
tous deux apparus plus dune quinzaine de fois avec les professionnels
cette saison, ont fait preuve dune grande maturité dans leur jeu. Le
premier en sacquittant dun important travail de pivot au cur de la
défense corse pour fixer celle-ci et lobliger à évoluer relativement
bas, le second en exposant explosivité et opportunisme pour signer les
deux buts de la victoire. Ainsi, le principal objectif sportif de cette
fin de saison, le maintien, aura permis au PSG de mettre en évidence
léclosion de sa jeune génération, tout en reposant son équipe-type, et
en demeurant le seul club de Ligue 1 encore engagé dans trois
compétitions différentes. ì quelque chose malheur est bon¦