Unanimité en interne. Scepticisme à l'extérieur. La nomination de Charles Villeneuve à la présidence du Paris-SG intrigue. Il faut dire que l'homme n'est pas vraiment réputé pour être un fin connaisseur du ballon rond. «Je ne pense pas que ce soit son sport favori», avance Jean-Michel Larqué, qui l'a côtoyé à TF1. «Il ne connaît strictement rien au football», surenchérit le commentateur Thierry Roland sur le site internet du Point. Même l'intéressé assume ses approximations lorsqu'il avoue ne pas connaître Bernard Mendy, pourtant le joueur le plus ancien du groupe parisien (recruté en 2000). De quoi se demander ce qui a conduit Sébastien Bazin, l'actionnaire principal du club, à le préférer à Simon Tahar et Michel Moulin, autres candidats déclarés…
L'appui de Michel Derbesse, ancien directeur général du groupe Bouygues, aurait pesé dans le choix de l'actionnaire principal, mais Villeneuve apporte un éclairage différent dans une interview accordée à L'Express.fr. Il souhaite faire du Paris-SG un club qui allie «le classique à l'originalité, la fougue à l'audace». «L'équipe dont je rêve ressemble à celle de Chelsea, dit-il. J'ai été biberonné au football anglais et à celui-ci en particulier». Pour parvenir à mettre en place son projet, il espère pouvoir tabler sur «une enveloppe de 30 millions d'euros». «Moyennant quelques départs de joueurs, je voudrais embaucher un grand gardien, un à deux grands attaquants, ainsi qu'un libero et, si j'en ai les moyens, un bon milieu de terrain». Une déclaration qui implique un possible départ de Mickaël Landreau à l'intersaison.
Outre le recrutement, le dirigeant souhaite s'appuyer davantage sur le centre de formation et faire du PSG un club dénicheur de talent. S'il a déjà assuré que Paul Le Guen resterait l'entraîneur la saison prochaine, il devrait s'entourer d'un directeur sportif qui ne sera pas Gilles Grimandi, qui a d'ores et déjà refusé le poste. Le nom de Vincent Comolli, recruteur à Tottenham après être passé à Arsenal et à Saint-Etienne, aurait été évoqué. Seule certitude, Charles Villeneuve sait à quoi s'attendre. Son ami Arsène Wenger l'a prévenu à travers une simple question : «Es-tu prêt à souffrir ?»