EN ATTENDANT de disputer une demi-finale de Coupe de la Ligue face à Auxerre, d'avancer sur le chemin d'une éventuelle finale de Coupe de France, la semaine prochaine, en éliminant Le Poiré-sur-Vie (CFA 2), Paris se voit proposer cet après-midi une sorte de mini-répétition quant à la dimension décisive et considérable de son match, en l'occurrence la 23e étape du championnat à Lille. « Cette rencontre a une véritable importance comptable et psychologique. Ce n'est pas une finale mais c'est un match qui compte », appuie Paul Le Guen, son entraîneur.
Les Parisiens sont vernis : on dit que les trains et la chance ne repassent pas, avec eux, si ! A Lorient, déjà, la semaine dernière, le PSG a eu l'occasion de donner des couleurs à sa morne saison, en basculant pour la première fois dans la première moitié du classement. En vain (défaite 1-0). « La situation est suffisamment claire au classement pour ne pas se relâcher », exhorte aujourd'hui Le Guen, qui dit avoir « alerté le groupe dès après Metz » et le net 3-0 infligé aux Lorrains.
« Regarder en haut comme en bas »
Une nouvelle occasion s'offre à lui et, cette fois-ci, on va enfin connaître les contours de l'ambition parisienne en 2008 : une lutte au couteau pour le maintien, comme l'année dernière, englobant une douzaine d'équipes (dont ce Lille qu'il affronte) ou la possibilité de découvrir l'Europe grâce au championnat.
Malgré tout ce qu'il a fait de mal cette saison, le PSG ne reste qu'à six points de Monaco, le 5 e , à huit de Nice, le 4 e , à neuf de Nancy, le 3 e . C'est incroyable mais c'est comme ça : en France, quand on a perdu huit fois – le total actuel de défaites de Paris -, on peut encore rêver de qualification à la Ligue des champions. Comme Toulouse, 3 e du dernier exercice, avec 14 revers, soit autant que le PSG de l'année dernière, mais 15 e , lui. Voilà un domaine où la formation de Le Guen possède encore une certaine marge…
S'il relève qu'« il serait prétentieux de penser que cela (NDLR : l'Europe) peut arriver cette saison », l'entraîneur parisien voit les difficultés actuelles comme « un passage obligé » avant d'en récolter un jour les fruits. Sans renoncer aux plus hautes espérances – « Je suis venu à Paris pour vivre des matchs disputés avec une place plus élevée au classement », rappelle-t-il -, Le Guen prône la prudence, échaudé par le résultat à Lorient, dernière contrariété en date d'une longue liste. « Ce qui nous manque, ce sont des points par rapport au premier relégable. Cela rend la situation un peu stressante. Il faut avoir la lucidité de regarder en haut comme en bas », ajoute-t-il.
Mais quel plaisir, quel soulagement pour le coach breton, peu gâté depuis sa signature dans la capitale, et pour tous les autres amoureux du club, si Paris venait à l'emporter au Stadium ! Comme un parfum de renouveau, une éclaircie au milieu de l'hiver du PSG, celui qui dure depuis au moins dix-huit mois. Comme une odeur d'emballement, le verdict approchant, pour ce PSG déchu par sa faute de son statut d'ambitieux.