SIXIÆME APRÆS quatre journées, Paris nest pas encore la terreur de la L 1 mais, au moins, il ne fait plus peur à ses supporters, qui ont noté combien le PSG a changé en un été. ì Caen, Paris menait dès la 6e minute et a tenu cet avantage jusquau bout, face à une équipe réputée pour son rendement offensif : avant le match face au PSG, Caen avait marqué lors de douze rencontres daffilée. Ce nest pas un hasard. Le PSG nouveau dégage une impression de solidité que Bordeaux, également battu 0-1, avaitdéjà expérimentée. Léquipe de Paul Le Guen concède peu doccasions, parce que sa défense, à limage de Landreau, évolue à un meilleur niveau que la saison passée. Mais aussi parce quelle est mieux protégée. Avec Makelele, qui ne séloigne jamais de la charnière centrale, le bloc parisien reste plutôt bas, mais au moins cest un vrai bloc. « Jentends dire que, défensivement, il nous faudrait peut-être quelquun, mais je trouve quon fait bien notre boulot, dit Zoumana Camara. Avoir un bon bloc, ça part de devant. Tant que nous sommes tous dans cet état desprit, on ne craint rien. »
Avec la qualité de ses éléments offensifs (Giuly, Sessegnon, Rothen, Hoarau), Paris na pas besoin de prendre de risques pour se créer des occasions : il attaque à quatre ou cinq, pas plus.
Reste que Camara a raison : tout part de devant. Guillaume Hoarau, lattaquant de pointe venu du Havre, souligne tout ce qui manquait au PSG dans ce secteur la saison passée. Désormais, quand Landreau dégage au pied, ce nest plus une bouteille à la mer. Devant, il y a un joueur pour dévier, peser sur la charnière adverse. Un vrai point dappui, qui soulage le collectif. En plus, Hoarau défend énormément. Samedi, la majorité des coups de pied arrêtés normands ont atterri sur son front. « Je suis content que vous le notiez, sourit son entraîneur. Moi aussi, je suis impressionné par son travail défensif. Cest un joueur précieux dans les deux surfaces¦ et même entre les deux surfaces. »
On imagine les dégâts que pourrait causer son association avec un avaleur despaces¦ « Jai loupé des occasions, disait lintéressé samedi soir. Jaurais pu faire encore mieux et, quand on est attaquant, les stats, ça compte. » Les siennes (2 buts) ne sont pas si mauvaises. Il aurait certes pu marquer au moins trois fois au stade Michel-dOrnano. Mais, pour linstant, il a inscrit les deux tiers des buts parisiens. Cela, alors quil nest pas toujours idéalement servi : avec 9 % de centres réussis, le PSG est léquipe de L 1 la moins performante dans ce secteur.
Lautre raison de la nouvelle solidité parisienne, cest bien sûr lapport des nouveaux tauliers. Le niveau physique de Claude Makelele ne lui permet plus de rayonner autant sur le terrain, mais le capitaine parisien est vraiment le patron. Il replace régulièrement ses coéquipiers avec autorité, presque comme un père commanderait son fils. Cela maintient en permanence une rigueur minimale. En ce sens, la prochaine réception de Nantes constituera un test intéressant : lancien joueur de Chelsea, qui a récolté quatre avertissements en quatre journées, sera suspendu.
Or, lapport du capitaine va bien au delà de son rendement sur le terrain. Comme Giuly, il a « libéré » les cadres parisiens, Landreau, Camara, Armand ou Rothen.
Cela masque en partie les disparités sur le plan physique. Et cela aidera certainement à surmonter la relative maigreur de leffectif, qui vient de perdre Sakho (pubalgie), alors que la seconde moitié de septembre sera dune redoutable densité (six matches en vingt jours).
LEQUIPE.fr