Instruit par les deux, derniers échecs en championnat, Charles
Villeneuve et Paul Le Guen se rejoignent pour stigmatiser dans cette
équipe parisienne labsence dune culture de la victoire. Refuser la
défaite est un état desprit qui ne se décrète pas. Trois anciens
joueurs et un ex-président apportent quelques pistes de réflexion afin
déviter au PSG de senfoncer dans une spirale négative.
Alain Cayzac :
«TOUS
les joueurs de football ont envie de gagner. Le problème à Paris, cest
la constance. Après leur grand match à Marseille, ils se sont
inconsciemment relâchés. Pour éviter ce genre décueil, il faut de
vrais leaders qui vous guident sur le terrain. Quand Makelele et Giuly
seront au top, tout le monde en profitera. Dans les années 1990, il y
avait onze leaders. La culture de la gagne est un concept collectif qui
se forge au quotidien. Ce groupe na pas encore assez de vécu commun
pour y parvenir. »
Laurent Fournier :
« Une remise en cause permanente »
« LES joueurs ont montré à Marseille quils avaient la culture de la
gagne. Mais la remise en question doit être permanente et cest sans
doute ce qui leur manque. Après chaque match, il faut rebasculer et se
remettre dans la même situation de défi quils ont dû ressentir avant
le match au Vélodrome. Je peux vous assurer que Paul Le Guen a cette
culture, il déteste perdre. Il faut que les joueurs sidentifient à
lui. Il faut haïr la défaite et que tout le monde partage cet état
desprit. » « Une remise en cause permanente »
Alain Roche :
« Les joueurs doivent se prendre en charge »
« IL FAUT REFUSER la défaite et se fixer des objectifs communs. Il faut
quils se prennent en charge. Ceux qui ne se sentent pas bien doivent
le dire. Il faut agir au lieu de réagir. Je nai aucun doute sur
lenvie et le discours de Paul Le Guen. Mais linfluence de
lentraîneur a ses limites sil ny a pas de prise en charge
individuelle et collective. Quand on joue à Paris, on sait quen face
chaque équipe va faire le match de sa vie. Si mentalement tu es prêt,
tu sais que techniquement tu vas faire la différence. »
Bernard Lama :
« Ce groupe a besoin de mûrir »
RETROUVER la culture de la victoire ne se décide pas comme ça, en
claquant des doigts. Cest un travail de longue haleine. Ce groupe a
encore besoin de mûrir. La haine de la défaite se construit dans les
catégories de jeunes. Si les joueurs nont pas ça en eux, ils ne vont
pas le découvrir juste avant Lille. Dans ce club, depuis dix ans, il
ny a eu que des changements. Les présidents, les entraîneurs et les
joueurs nont pas arrêté de défiler. Et au milieu on voudrait que se
crée quand même un esprit PSG qui refuse la défaite ? Cest juste
impossible. »