Cette équipe aveyronnaise aura donc justifié toutes les appréhensions davant match de Paul Le Guen. « Il y avait tout pour que ce soit un piège », a-t-il encore répété, hier soir, quelques minutes après lélimination. Un piège dont il redoute un deuxième effet, dès samedi soir, à Lorient, en Championnat. « Cest un peu inquiétant car on a laissé beaucoup de forces ici. » Pour le coach, la défaite du PSG à Rodez nest pas liée à une quelconque suffisance. Il estime, en gros, que « les joueurs ont fait des efforts, mais de façon désordonnée ».
Rien, dans le PSG dhier, na rappelé le collectif vorace qui navait fait quune bouchée de Nancy, dimanche dernier (4-1). Rien, hormis le scénario comparable du premier but : un coup franc profond et précis de Rothen et un grand qui surgit. Pas Hoarau cette fois, plutôt effacé hier, mais Traoré, buteur de lépaule. Après le match, le défenseur central est le seul dont les mots ont laissé transpirer lidée quune défaite à Rodez relevait quand même plus dun fiasco que de lordre des choses. « Quand on est aux portes des quarts de finale et quon joue une équipe de National, on se doit de passer, a lâché lancien Niçois. ì 1-0, on a reculé. On a eu le tort de leur laisser le monopole du ballon. » Et cette dérive a coûté cher à Paris, tombé de haut hier soir, lui qui trônait sur une série de cinq victoires et un nul, toutes compétitions confondues.
Tous les parisiens, pourtant, ne semblaient pas adhérer à lidée dun coup darrêt après le choc de cette gifle à Rodez. Encore moins à celle dun désastre. Le Guen a parlé dune « défaite vexante et douloureuse », sans en rajouter trois tonnes après ce match qui marque la première élimination du PSG en Coupe de France par une équipe hiérarchiquement inférieure depuis lhistorique Clermont-PSG (4-4, 4-3 aux t.a.b.) de 1997. Kezman : « Cest peut-être une bonne chose. »
« On nest pas traumatisés, résumait Sylvain Armand. Il ne faut pas balayer tout ce quon fait cette saison à cause de ce match. Ce nest pas comme lan passé, lorsquon jouait le maintien et quon ne pouvait miser que sur les Coupes nationales pour égayer notre saison. Après le match, dans le vestiaire, tout le monde parlait déjà de Lorient. Cest bon signe. Il reste de beaux jours devant nous. »
Fabrice Pancrate allait dans le même sens. « Ce nest pas un coup darrêt, assurait lattaquant. Au contraire. Cest une petite piqûre de rappel avant les échéances importantes qui nous attendent. » Après Lorient viendront Braga, en huitièmes de finale aller de C 3, puis lOM. Si lenchaînement des matches a nui à lengagement physique des parisiens, hier, cest ce même enchaînement qui les éloignait déjà du souvenir de cette soirée à Rodez, sitôt sorti de leur vestiaire.
Même Mateja Kezman, le revenant, entré en jeu pendant la prolongation, un mois jour pour jour après son coup de sang contre Bordeaux (0-3) en Coupe de la Ligue, même lui paraissait au diapason de ce PSG pas si mécontent que ça dalléger un peu son calendrier alors que se profile le dernier tiers du Championnat. « Cest une honte de perdre ici mais on est tombés contre une équipe fantastique, très bien préparée physiquement. Mais cest peut-être une bonne chose davoir perdu par rapport à ce qui nous attend en Championnat. » Et lui, perso, ça va ? « Oui, ça va. Je me sens prêt à jouer. Jai beaucoup dexpérience. áa maide à gérer cette mauvaise passe. Mais les bonnes périodes reviendront. »