Cest sans doute la meilleure équipe de Ligue 1 du moment. Elle reste sur une belle série dinvincibilité, vient de battre Lyon et conjugue les talents en un savant mélange où les jeunes pousses côtoient les éléments expérimentés. Le PSG ? Non, Rennes ! Voilà les bretons menant une farandole de treize rencontres sans défaite, nantis dun succès clinquant contre Lyon (3-0) le 5 octobre dernier et dotés dun groupe où la verdeur des grognards Mickaël Pagis ou Jérôme Leroy, combinent avec la force émergente des Jimmy Briand ou Rod Fanni.
Mais comme dit Paul Le Guen, le plus rennais des parisiens (« Cest un déplacement un peu particulier pour moi »), le PSG « a du répondant ». La puissance athlétique en moins, son équipe savance un peu comme la jumelle de celle de Guy Lacombe. Ses vétérans, Claude Makelele et Ludovic Giuly, rajeunissent de match en match, particulièrement ce dernier avec ses trois buts en autant de sorties ; Hoarau na rien à envier à Briand dans un autre style et les succès senchaînent aussi dans la capitale. En comparaison, le chiffre est modeste trois victoires de rang mais gigantesque si on le ramène à la mesure de Paris.
Cest bien simple : pour trouver trace dun quatrième succès daffilée des parisiens en Ligue 1, un seul championnat ne suffit pas. Il en faut deux. Cest donc en comptant la dernière journée de la saison 2004-2005 (un PSG – Rennes dailleurs) et les trois premières rencontres de la suivante (Metz, Sochaux, Toulouse) que lon parvient à coller quatre victoires au PSG. Mais ces deux jumeaux de la L1 ne vont pas seulement vouloir se départager pour le titre de la meilleure équipe qui a battu Lyon cette saison, puisquelles sont les deux seules dans le championnat à lavoir fait. Un autre enjeu rôde, moins honorifique, plus important. Il sagit de savoir qui va rester le plus longtemps dans la partie haute du premier tiers du classement, où ces deux formations ont eu la bonne idée de se glisser.
« On a progressé, on a plus de possibilités aujourdhui »
« Il ne faut pas se contenter de la première moitié du tableau. Soyons ambitieux, dit un Le Guen plein daudace. On peut passer, pourquoi pas, devant Rennes. Rester à son contact serait déjà pas mal. » Lentraîneur parisien déroule le menu qui attend ses joueurs : « Rennes, cest très costaud, très solide, très efficace. Leurs joueurs ont de la puissance, du talent. Ils dégagent de la force. Cest un ensemble très performant. »
Après avoir réussi le grand chelem terrasser Lyon, Bordeaux, Marseille, les trois représentants français en Ligue des champions , Paris possède-t-il le coffre nécessaire et le ressort psychologique pour battre une aussi bonne équipe que ces trois-là mais au nom moins ronflant ? Paul Le Guen répond à notre question du jour : « Cest un groupe quil faut maintenir en alerte. On a progressé, on a plus de possibilités aujourdhui parce que certains joueurs ont augmenté leur niveau de jeu, on a une meilleure assise. Il nempêche, on ne survole rien, comme les autres équipes de ce championnat dailleurs, excepté Lyon. Mais on peut encore progresser dans la force mentale. Contre Rennes, ce sera très utile. » On ne pouvait rêver mieux que Rennes en ce moment pour situer encore plus le PSG cette saison.