A l'image de Jimmy Briand,
les joueurs ont de plus en plus tendance à aller au clash avec leur
club pour être transférés. Si le phénomène n'est pas nouveau, il semble
se généraliser un peu plus chaque année. Et les clubs, malgré les
contrats, ont une marge de manoeuvre très réduite.
Le bras de fer
est donc définitivement entré dans les moeurs de la Ligue 1. Il est
même devenu la première option retenue par un joueur désireux de
quitter le club au sein duquel il est pourtant sous contrat. D'abord
marginal, le phénomène s'est généralisé ces dernières saisons et la
préparation de la saison 2008/2009 n'échappe pas à la règle. Les cas d'Amara Diané,
de Ndiri Romaric, de Jimmy Briand ou de Baky Koné, entre autres, sont
là pour le confirmer. L'attaquant parisien a d'ores et déjà eu gain de
cause en obtenant son transfert pour le club qatari d'Al Rayyan, un
départ plutôt motivé par des raisons financières que sportives. Romaric
a lui aussi remporté cette "bataille" en signant à Séville. Pour Briand
et Koné, les dossiers sont en cours. Mais l'issue semble d'ores et déjà
scellée. Car les clubs, malgré les contrats, n'ont finalement que très
peu de moyens de s'opposer à la volonté de leurs joueurs.
De nombreux cas ont déjà été répertoriés par le passé, et la liste n'est pas exhaustive. Il y a eu les départs mouvementés de Michael Essien en 2005 ou de Mahamadou DiarraLyon. En 1999, Nicolas Anelka était également allé au clash pour obtenir son départ d'Arsenal pour le Real Madrid. Sylvain Wiltord l'avait imité en 2000 afin de passer de Bordeaux à Arsenal. Franck Ribéry avait bien tenté d'emprunter cette voie en 2006 avant de se résoudre à rester à Marseille. Mais personne n'égale Fabrice FiorèseGuingamp au PSG) et en 2004 (du PSG à l'OM). L'an passé, Zoumana Camara, stéphanois à l'époque, avait usé de la même méthode pour rejoindre le PSG, imitant son ancien coéquipier Frédéric Piquionne, parti au clash avec son club pour rejoindre Monaco
six mois plus tôt. Diané, Romaric, Briand ou Koné ne font que suivre
une voie déjà tracée et que d'autres n'hésiteront pas à suivre. en 2006 à en la matière, roi du bras de fer en 2002 (de
Perdant dans tous les cas
Pourquoi
un club a-t-il donc le couteau sous la gorge dès que l'un de ses
joueurs a décidé de partir ? La dérive vient du système très
particulier du football. Si le joueur décide de ne pas se présenter à
l'entrainement parce qu'il veut partir, c'est une faute
professionnelle. Dans n'importe quelle entreprise, elle se traduit par
une sanction, généralement un avertissement ou une mise à pied. Voire
une rupture de contrat le cas échéant. Ce que peut redouter un employé
est aussi ce que peut désirer un footballeur car il devient gratuit
dans ce cas-là et il peut s'engager où il le veut. Un vrai casse-tête
pour son club, partagé entre l'idée de conserver un joueur qui va
perturber l'ensemble de son groupe, le mettre à l'écart quitte à payer
un salaire pour rien, ou le laisser partir, quitte à perdre de l'argent
par rapport à la valeur réelle du joueur. Le club est perdant dans tous
les cas.
Le constat est inquiétant, même si le phénomène n'est
pas nouveau. Il ne faut pas non plus mettre tous les joueurs dans le
même panier, car certains ont encore des valeurs, notamment celle de ne
pas rompre un engagement. Mais les contrats n'ont plus aucune
signification à partir du moment où un joueur a décidé d'aller au clash
avec son club pour être transféré. Ces pratiques se développent un peu
plus chaque année. La perspective n'est guère réjouissante, avec un
pouvoir accru pour les joueurs et une marge de manoeuvre de plus en
plus limitée pour les clubs, surtout les moins armés d'un point de vue
financier. Et les clubs acquéreurs ont de plus en plus tendance à
profiter de cette situation. En adoptant une stratégie d'attente, ils
peuvent laisser les relations entre le joueur et son club se détériorer
jusqu'au point de rupture, afin de récupérer le joueur à moindre frais.
Plus récent, ce phénomène pourrait lui aussi ne pas tarder à se
généraliser et aboutir à une nouvelle dérive du milieu du foot. Une de
plus…