Demain,
le PSG et lOM affrontent, respectivement, les clubs ukrainiens du
Dynamo Kiev et du Shakhtar Donetsk en quarts de finale aller de la
Coupe de lUEFA. Et ne partent pas forcément favoris. Avec deux
représentants à ce niveau de compétition, le football ukrainien
affiche, en effet, une belle santé, sur les traces de son voisin russe.
Explications dune réussite.
Des moyens financiers conséquents
Malgré
la crise financière, et si lon peut toujours sinterroger sur la
provenance de certains fonds, le football ukrainien continue de bien se
porter. En janvier dernier, le Dynamo Kiev na pas hésité à débourser 5
millions deuros pour recruter lattaquant brésilien Guilherme (qui
intéressait aussi Lyon et Saragosse). Et le discours vaut également
pour le Shakhtar Donetsk qui a dépensé plus de 60 millions deuros, au
fil des dernières saisons, pour bâtir sa colonie sud-américaine. Des
chiffres qui ont de quoi faire rougir plus dun club français.
«Quand les Ukrainiens veulent vraiment un joueur, ils mettent le paquet, note lagent Fifa Rachid Tajmout, qui soccupe notamment de certains joueurs du Dynamo Kiev. On peut atteindre des sommets. » Une manne financière qui permet aussi aux plus grosses écuries du pays de conserver leurs stars. « Les offres ne manquent pas, mais nous ne sommes pas vendeurs,
témoigne Mircea Lucescu, lentraîneur du Shakhtar, qui na laissé
filer, au cours des derniers mois, que Brandao, bientôt 29 ans, à lOM.
Et surtout, nous ne sommes pas dans lobligation de céder. »
Un recrutement ciblé
La
réussite des clubs ukrainiens provient, en partie, de leur politique de
recrutement. Tout en sappuyant sur lossature de léquipe nationale
(Milevskiy, Gusev, Michalik), le Dynamo Kiev a su débaucher Ismaël
Bangoura, Pape Diakhaté, Betao et plus récemment Guilherme au nez et à
la barbe de plusieurs autres clubs européens, et notamment français,
alors que le Shakhtar Donetsk, devenu expert de la filière brésilienne,
cible toujours aussi bien ses coups.
« Il ne faut pas se le cacher, laspect financier nest pas négligeable, explique le défenseur international marocain Badr El-Kaddouri, à Kiev depuis 2002. Mais
ce nest plus seulement une question dargent. Les conditions de
travail sont excellentes. On est presque assurés de disputer la Coupe
dEurope tous les ans. Les clubs se renforcent judicieusement au fil
des années. Ce nest pas évident de trouver mieux ailleurs. » Désormais, on peut évoluer en Ukraine en alliant lutile à lagréable.
Des techniciens de qualité
Si
le Dynamo Kiev, qui a éliminé le Metalist Kharkov au tour précédent de
la Coupe de lUEFA et le Shakhtar Donetsk sont présents en quarts de
finale de la Coupe de lUEFA, cest aussi grâce au travail de leurs
entraîneurs respectifs : Yuri Semin et Mircea Lucescu. Courtisé par
plusieurs clubs étrangers, le Roumain ne regrette pas davoir opté pour
le championnat ukrainien, il y a maintenant cinq ans : « Ici, je bénéficie des conditions de travail que je naurais pas eu ailleurs, explique-t-il. Financièrement,
le club dispose dune marge de manuvre très intéressante. Et,
paradoxalement, on peut travailler relativement tranquillement. Le club sest vraiment donné, et ma donné, les moyens de construire quelque chose. »
A
limage des grosses écuries russes qui ont su attirer des techniciens
de premier plan comme Zico, Michael Laudrup et Dick Advocaat les
ukrainiens sont donc partis des bases. Une stratégie qui dénote dune
volonté de travailler sur le long terme.
Le Parisien