En recevant un Lens aux abois, le PSG a une nouvelle occasion de lancer sa saison au Parc et de reconquérir son public.
Incapable de gagner un match à domicile lors de la première partie de saison, Paris compte sur ce premier rendez-vous de lannée 2008 pour exaucer ce premier vu : offrir une victoire au Parc. Lenjeu est triple : prendre ses distances avec la zone de relégation, reconquérir les supporters et prouver à déventuelles recrues que le PSG est toujours attirant.
LES FàTES DE FIN DANNðE se sont écoulées sans que lon sache encore pourquoi la meilleure équipe de L 1 à lextérieur (18 points) à lissue des matches aller nest pas loin dêtre la plus mauvaise à domicile (4 points). Le premier match en 2008 du PSG a tout juste confirmé sa régularité dans la performance lorsquil évolue loin de chez lui, quand bien même il faudrait accorder au déplacement à ðpinal (CFA, 2-0), en Coupe de France, une importance toute relative.
Le vrai test, celui qui révélera des changements comportementaux ou, au contraire, épaissira le lot de doutes et dincertitudes dans lesprit de Paul Le Guen, aura lieu ce soir, face à Lens, au Parc des Princes. Avec la réception dun adversaire encore plus déprimé, les Parisiens ont loccasion rêvée de remporter leur premier match de la saison en Championnat à la maison, de laisser derrière eux une première partie ternie par leur inefficacité sur leurs terres et de se réconcilier avec un public qui, samedi dernier, dans les Vosges, a rappelé son aigreur et son amertume.
Ne pas avoir gagné un seul des dix premiers matches au Parc trotte pourtant dans la tête des joueurs. Aucun narrive à fournir une explication rationnelle à ce constat. « Après la victoire à Saint-ðtienne (1-0), on parlait davantage de nos difficultés à la maison que de ce dernier succès, explique Sylvain Armand. Quand on en discutait dans le vestiaire de Geoffroy-Guichard, on se demandait comment on pouvait être aussi bons à lextérieur et aussi peu efficaces chez nous. Moi, je pense que cest dans les têtes, même si personne na peur au Parc. Tout le monde a envie de jouer. » Tout le monde ny parvient pourtant pas avec la même régularité. Les erreurs défensives sont plus fréquentes, linspiration réprimée par langoisse de se louper, et les occasions de but assez rares.
Mais, en 2008, Paris espère changer.
Se débrouiller avec ses armes
Le président Alain Cayzac la rappelé vendredi dans des vux aux salariés qui auraient pu sapparenter à des prières de victoires au Parc des Princes. Paul Le Guen, lui, espérait hier, dans un premier temps, « un peu plus de réussite », « un peu plus de qualité » et connaître « une relation apaisée entre léquipe et son public ».
La réception de Lens apparaît comme une aubaine pour réunir tous ces ingrédients. Relégables, pas brillants à lextérieur, éliminés piteusement par Niort (L 2, 0-1) en Coupe de France neuf jours plus tôt, et également dans lobligation de gagner, les Lensois endosseraient la panoplie parfaite de la première victime du Parc. « áa va être un match tendu, pense lentraîneur parisien. Il aura une importance à la fois comptable et psychologique. »
Le Guen compte donc sur ce rendez-vous pour que son équipe tire un trait sur son passé récent à domicile et commence à regarder un peu plus vers lavant. Contre Lens, il devra pourtant sappuyer sur un effectif identique à lexception de Pierre-Alain Frau, transféré à Lille pour réussir cette entreprise ponctuelle. Mais janvier nest pas terminé et le mercato pourrait livrer lattaquant qui complétera les qualités de Peguy Luyindula dans le onze de départ. Le Lyonnais Fred pourrait bien être celui-là.
En lattendant, et peut-être en espérant également un milieu de terrain supplémentaire, le PSG doit se débrouiller avec ses armes. Le technicien parisien en est convaincu : « Si on parvient à se débloquer un petit peu, on peut faire des choses intéressantes. »
Un discours qui trouve écho au sein de leffectif, pas aussi atteint que la saison passée à pareille époque. « Quand on compare, honnêtement, lambiance est meilleure, assure Sylvain Armand. Au début du mois de janvier 2007, on parlait déjà de changer dentraîneur.
Le vestiaire était divisé entre ceux qui le voulaient et ceux qui souhaitaient que Guy Lacombe reste. Là, on ne parle pas de ça. áa rigole, cest plus calme, il ny a pas de clans, même si tout le monde est conscient de la situation. »
En avoir conscience na pas toujours suffi pour sépargner des désillusions. Mais ce match contre Lens ne laisse vraiment plus le droit à lerreur au PSG. Il peut le relancer et le conforter dans lidée que la valeur de cet effectif est davantage le reflet du classement des matches à lextérieur que celui du classement général. Ou alors lenfoncer encore un peu plus dans la crise, aggraver la fracture avec son public et devenir un frein aux éventuelles arrivées futures. Cela a déjà calmé Yoan Gouffran. Ce serait regrettable pour Paris que Fred ou dautres rebroussent également chemin.