C'est toujours la même histoire. Dès que vous demandez à un joueur de foot ce qu'il a pensé de sa prestation personnelle, il retire tout de suite la couverture qu'on tente de lui attribuer et la projette sur l'ensemble du collectif. Stéphane Sessègnon en a encore été la preuve samedi soir après le succès parisien sur la pelouse d'Auxerre (2-1). « Nous avons été costauds dans l'ensemble, déclare le Béninois sur le site du PSG. Nous avons également eu la chance d'inscrire rapidement deux buts. En seconde période, nous avons essayé de conserver le ballon et notre avantage au tableau d'affichage. Nous concédons ensuite un penalty, mais le plus important est d'avoir obtenu cette victoire. » Pourtant, force est de constater que Sessègnon, auteur de son premier doublé de la saison face aux auxerrois, a été énorme. Et même si l'aspect collectif du PSG sur ce match a évidemment son importance, les initiatives et le talent individuels de l'homme sont pour beaucoup dans cette quatrième victoire parisienne en déplacement.
Il n'y a qu'à attendre l'ancien joueur du Mans et de Créteil narrer son deuxième but de la soirée pour se rendre compte de l'importance prise par ce dribbleur-créateur depuis quelques matchs. « La balle est sur le côté gauche, j'essaye donc de me placer dans l'axe. Ludo (Giuly) me donne un très bon ballon. Sur mon contrôle, je sens que les défenseurs sont un peu en retard, j'essaie donc de faire la différence sur ma prise de balle. J'ai un peu de réussite et je vois alors le gardien avancé. Je me demande alors si je vais frapper plat du pied ou extérieur. Une fois les informations enregistrées, je n'ai pas trop le choix et je frappe donc extérieur. C'est un but à l'image de ce que nous vivons en ce moment : de la réussite et beaucoup de bonheur ! » De la réussite, beaucoup de bonheur, mais surtout la confirmation de ce joueur qui laissait beaucoup de supporters parisiens sceptiques au moment de son arrivée.
Paul Le Guen a longtemps hésité concernant le positionnement de Sessegnon. Alors le Béninois a parfois été aligné en position de meneur de jeu, en soutien des attaquants. Il a également été titularisé à plusieurs reprises à la récupération, aux côtés de Rothen, Makelele et Clément. Avec à chaque fois beaucoup de satisfaction pour son entraîneur, trop heureux de pouvoir s'appuyer sur un tel joyau. Depuis quelques matchs c'est dans le rôle de milieu excentré côté droit que l'on retrouve le n°10 parisien. Et il faut bien admettre qu'il fait là aussi merveille, attirant l'admiration de ses partenaires. « Il est en train de s'affirmer, reconnaît ainsi Guillaume Hoarau dans le Parisien. En deux matchs, il a fait quatre gestes capitaux. De toute façon, il est capable de tout sur le terrain. » Le garçon ne le reconnaîtra jamais devant les micros. Où le « nous » prendra toujours le dessus sur le « je » dans sa bouche. Mais ne dit-on pas que les meilleurs joueurs sont souvent les plus modestes dans leurs déclarations¦?