Pour préserver leurs chances de maintien, les Parisiens ont plus que jamais intérêt à disposer des Stéphanois lors de cette 37 e et avant-dernière journée de championnat. Le Parc affichera complet.
La dernière qu'ils sont venus aussi nombreux au Parc des Princes, les spectateurs voulaient savoir si Bordeaux avait l'étoffe d'un champion de France. Au cours d'un étrange match, Feindouno, à l'ultime seconde de la rencontre, avait répondu par l'affirmative (victoire 3-2), les Girondins coiffant Marseille in fine, au plus grand bonheur des Parisiens. Neuf ans plus tard, l'histoire n'est plus la même.
A moins d'être mus par le ressort morbide de ceux qui aiment voir les autres chuter, disparaître, mourir, les 45 000 et plus présents ce soir vont tenter de donner au PSG le souffle nécessaire à son salut. Saint-Etienne, poussé par 2 000 fans verts, joue une autre partition : le sésame pour la Coupe de l'UEFA. Dans ce Parc électrique – digne des soirées européennes style PSG – Real Madrid ou PSG – Steaua Bucarest -, le destin du PSG, 18 e au classement, va enfin basculer bien que vers 22 h 30 rien ne sera encore décidé. Tout se jouera la semaine prochaine à Sochaux, même s'il ne s'agit là que d'arithmétique. Car si dans le Doubs, pour être sûr de se sauver, Paris doit gagner 8-0, autant dire que l'affaire aura en fait été pliée une semaine avant, ce soir donc.
« Le danger est là, présent »
C'est donc ce soir que Paris va se donner encore une chance d'y croire, d'espérer, de maintenir ce léger sourire qui barre le visage d'un club depuis trois résultats (victoire en L 1 contre Auxerre, en Coupe de France à Amiens, nul en championnat à Toulouse dans l'intervalle). La défaite, on l'a compris, lui laissera peu d'air, rendant chaque minute qui passe un peu moins respirable que la précédente, et ainsi de suite… Les 45 000 et quelques doivent donc décomplexer une équipe toujours saisie par le doute, remontée à la 89 e minute à Toulouse (1-1) la semaine passée, à la 83 e et 87 e un mois plus tôt face à Nice (2-3). Pas facile de jouer avec la peur du vide, de sauter à l'élastique sans élastique. « L'année dernière, j'ai souvent parlé d'une bonne peur qu'il fallait avoir par rapport à la situation du club. C'est pareil cette saison, analyse Paul Le Guen. On est en danger mais il n'empêche : on est très motivés, lucides. On a des ressources, de la force, on est habitués à jouer sous pression depuis de longues semaines. Les joueurs ont compris qu'il fallait se serrer les coudes. Le danger est là, présent. C'est une situation qui se prête à l'union sacrée. Il y a un peu de tension. Mais il faut être lucides, maîtres de ses nerfs et de ses émotions. Cette rencontre comptera dans l'histoire du PSG. » A défaut d'assister comme en 1999 à la remise du titre de champion de France, le public se consolera aisément avec une victoire royale sur la route du maintien. Un point, un petit point, peut même suffire si Lens perd tout devant Lille et en recevant Bordeaux la semaine prochaine. Le Parc va gronder ce soir, les SMS se multiplier, le bouche-à-oreille depuis Lille et Rennes fonctionner à plein, Pauleta va pleurer. De joie, ce serait mieux.