Paris a garni l'armoire à trophées, certes. Paris, la saison prochaine, disputera la Coupe de l'UEFA, certes. Mais la Coupe de la Ligue aura un goût bien amer si les Parisiens descendent en Ligue 2 à l'issue de la saison. La victoire de samedi au Stade de France ne sera finalement qu'anecdotique. Elle n'est pour le moment qu'une éclaircie au milieu d'un brouillard d'incertitudes qui planent sur l'avenir du club de la capitale parmi l'élite. Et les résultats de dimanche n'invitent pas au relâchement. Tous les adversaires directs du PSG sont sortis victorieux de leur face-à-face. Sochaux s'est donné de l'air face à Nice (1-0) quand Toulouse est sorti de sa léthargie à Metz (0-2).
Pour la première fois cette saison, Paris pointe au 19e rang de Ligue 1. Le match de mercredi face à Strasbourg, 16e avec trois points d'avance sur Paris, comporte donc des enjeux au moins aussi importants que la finale de samedi dernier. Si l'affiche est moins prestigieuse, l'issue en est au moins tout aussi cruciale. En cas de victoire sur des Alsaciens qui n'ont jamais gagné au Parc des Princes, les hommes de Paul Le Guen sortiraient de la zone rouge. L'heure est donc à la remobilisation : "L'année prochaine, il y aura la Coupe d'Europe mais, pour nous, c'est loin. On sait qu'il va falloir se remobiliser car on a un match capital en championnat, mercredi. On a coupé pendant 48 heures pour ne penser qu'à cette finale. Mais l'objectif principal, on sait que c'est le maintien", prévient Mickaël Landreau.
Surfer sur la dynamique
Du côté du Camp des Loges, les Parisiens veulent croire que l'ivresse de la victoire peut déteindre sur le championnat selon la théorie du cercle vertueux : une victoire en appelant une autre. "Cette victoire est importante pour mercredi, car j'aimerais que mes joueurs profitent de cette dynamique de victoire, ça serait idéal. J'ai envie de croire que cette victoire va nous donner un bon moral pour mercredi", commente ainsi Paul Le Guen. Jérémy Clément trace le même sillon : "Cette victoire nous fera du bien. Dans les têtes, ce sera un plus. J'espère qu'elle nous donnera encore plus envie de nous battre et de se sauver pour apprécier davantage ce titre."
Ce titre peut, en effet, décomplexer un club gangréné par la peur de l'échec. Car si Paris n'est plus que la pénultième formation de l'élite, c'est avant tout parce que ses joueurs plient sous le poids de la pression. Parce qu'avec l'enchaînement des désillusions et autres contre-performances en Ligue 1, son onze tremble. Le titre acquis samedi peut-il inverser cette tendance ?
Une finale qui laisse des traces
En Ligue 1, en tout cas, la spirale donne le tournis. Depuis le 23 janvier, le club du président Cayzac n'a plus gagné. Pis, il a enchaîné les déconvenues : 4 nuls et 4 défaites. Et cette finale peut aussi laisser des traces. Physiquement d'abord. Le match crucial face à Strasbourg n'intervient que trois jours après le succès face à Lens. "On sait que l'on a une rencontre très importante qui nous attend face à Strasbourg, mercredi soir. On est de professionnels. Il n'y aura pas de grosse fête ce soir mais c'est normal", prévenait Armand samedi.
Reste que Jérémy Clément et Clément Chantôme sont incertains pour la réception de Strasbourg. Dans les têtes également et sur le plan émotionnel, une finale mobilise davantage qu'un match ordinaire. Quel effet aura cette victoire ? Le PSG va-t-il sortir épuisé physiquement et mentalement ou regonflé à bloc de sa finale ? De la réponse à cette question pourrait dépendre sa survie parmi l'élite.