
Malgré ses deux saisons désastreuses, le PSG attire toujours les
convoitises. La banque Lazard, chargée par Colony capital (actionnaire
majoritaire) de trouver un successeur à Morgan Stanley, a reçu une
offre de rachat, la seule proposition concrète à ce jour. Selon nos
informations, une holding dinvestissements suisse, a proposé 65
millions deuros pour détenir 100 % du PSG ! Voici notre enquête sur
les coulisses dune tentative de changement de propriétaire au PSG.
65 M¬ pour 100 % du PSG !
Cette proposition émane
du Crédit des Alpes. Cette société spécialisée dans la gestion de
patrimoine travaille exclusivement avec des investisseurs
institutionnels. Son siège social se trouve à Lugano, au sud de la
Suisse, et elle possède des filiales au Luxembourg, en Italie, en
Angleterre et aux Etats-Unis. Depuis quelques années, elle multiplie
les transactions avec des sociétés russes. Le Crédit des Alpes est
dirigé par Fabrizio Cerina, un Italo-Suisse de 53 ans. Il a demandé à
José Veiga, ancien agent de Luis Figo et ex-directeur général du
Benfica Lisbonne, de servir dintermédiaire dans le dossier PSG.
Pourquoi le Crédit des Alpes sintéresse-t-il au club parisien ?
Daprès nos informations, Fabrizio Cerina estime que, vu son potentiel,
le club pourrait être encore mieux géré et devenir rapidement rentable.
« Nous ne sommes pas vendeurs de notre participation », indique-t-on
chez Colony Capital. Cette offre du Crédit des Alpes ne peut satisfaire
Sébastien Bazin, le directeur Europe de Colony Capital. Lactionnaire
majoritaire du PSG ne souhaite pas vendre la totalité du club, encore
moins ces derniers temps alors que les résultats sont en net regain. Il
cherche « juste » un partenaire pour remplacer Morgan Stanley et
bénéficier de cash afin daider le club à se développer, tout en
demeurant bien sûr majoritaire.
Mais depuis près dun an, les 33,3 % de Morgan trouvent difficilement
preneur. Ils sont vendus selon un montage complexe qui obligerait un
candidat potentiel à acquérir 40 % des parts au prix de 50 M¬. Les
investisseurs suisses savent ainsi que leur proposition de 65 M¬ pour
tout le PSG na quasiment aucune chance dêtre acceptée. Mais ils
espèrent que ce premier pas leur permettra de se positionner pour
trouver, à terme, un terrain dentente.
Il nest pas définitivement bouclé. Si la vente totale nest pas
dactualité, une proposition avoisinant les 125 M ¬ , la valeur
actuelle du PSG, pourrait faire réfléchir Sébastien Bazin. Réfléchir seulement. Et à
condition que son successeur remplisse certaines garanties (fonds «
traçables » et pérennes). Une autre solution, satisfaisante pour toutes
les parties, pourrait être envisagée. Il sagirait de convaincre le
futur acquéreur de ne posséder dans un premier temps que 40 % des parts
en lui promettant que la majorité lui serait acquise dans un délai de
deux à trois ans. Mais là aussi, ce scénario se heurte au droit de
préemption de Butler Capital Partners (3e actionnaire du club avec 4,2
% du capital). Cest-à-dire quil est prioritaire si le club est à
vendre en partie ou en totalité. Le PSG nen a donc pas fini avec son
casse-tête de lactionnariat.