La dernière partie de cette saga que nous avons eu le plaisir de vous faire suivre grace au journal national "le parisien".
Partie 6 ; Le mythe du legionnaire
POUR BEAUCOUP, cela ne fait aucun doute. Au cours de l'une de ses nombreuses vies, Charles Villeneuve a été légionnaire. Voyez donc : le soir de son pot de départ de TF 1, on lui a joué « le Salut aux caïds », l'adieu au chef.
Des généraux ont fait spécialement le déplacement d'Aubagne. « Il assiste tous les ans à la cérémonie anniversaire de la bataille de Camerone » (excepté cette année), ajoute un ancien du journal « l'Equipe ». L'intéressé entretient lui-même le mythe. Dans une interview donnée à « Télérama » il y a quelques années, il évoque ce temps où, « plus jeune, (il) a été amené à commander des types pas très clairs, dans la légion et dans les troupes aéroportées ». Sauf que Charles Villeneuve n'a jamais servi dans la légion étrangère.
Il existe une preuve irréfutable, et c'est la légion elle-même qui la donne. « Charles Villeneuve a été fait légionnaire d'honneur en décembre 1990 et légionnaire de première classe en novembre 1994 », un titre honorifique pour service rendu et fidélité à la légion. Or, pour appartenir à cette poignée d'élus, « il ne faut jamais avoir servi à la légion. Mais il faut avoir mené une action en sa faveur ou lui prouver sur le long terme un attachement particulier », détaille le lieutenant-colonel Rascle.
Villeneuve, fils de gendarme, n'a donc jamais été légionnaire ; ni combattant en Algérie d'ailleurs. A certains, comme à l'ancien commissaire Charles Pellegrini, il a conté « ces quatre jours d'enfer à Bizerte, en juillet 1961, une vraie bataille » – même si trois mois plus tôt il était encore élève en 1re technologique à Aix-en-Provence. A d'autres, il a soufflé que « l'Algérie avait été une grande blessure pour lui ».
Cette semaine, lorsque nous l'avons rencontré, il a admis « n'avoir jamais combattu ». En revanche, il assure avoir fait l'école des sous-officiers de Saint-Maixent d'où il est sorti lieutenant après avoir exercé comme « officier de liaison des troupes aéroportées ».
« Une affection irraisonn ée »
A défaut d'avoir brillé au front ou d'avoir embrassé une carrière d'officier, Charles Villeneuve voue un culte sans bornes à la chose militaire. Il fréquente « le club des meilleurs », un cercle d'ultrapassionnés de l'armée, et commente depuis quinze ans le défilé du 14 Juillet. « Fana-mili », il est allé jusqu'à baptiser sa société de production TAP, qui produit « le Droit de savoir », « 50 min inside », en référence aux troupes aéroportées où il a officié.
Cette « affection irraisonnée pour la légion étrangère », ose le général Bruno Dary, gouverneur militaire de Paris, lui vaut la reconnaissance des gradés, non sans quelques douces moqueries. « Parfois, il pousse un peu. Son regard sur l'armée est complètement subjectif, c'est plus que de l'exaltation. Il ne pourra jamais être critique. » Le général Dary ne serait pas étonné de voir débarquer le nouveau patron du PSG avec ses joueurs au 2 e REP (Régiment étranger de parachutistes) de Calvi. Histoire de mettre tout le monde dans le bain avec un petit stage commando pour la reprise de la saison.
Tifosi