Alain Roche : « le PSG attire toujours »

Interrogé par le quotidien Le Parisien, Alain Roche a évoqué la saison difficile du PSG avec la finale de la Coupe de France en point de mire, ainsi que le futur recrutement du club de la capitale.

" Paris, un club de coups "

Pour Alain Roche, l'humiliation subie à Grenoble, lanterne rouge du championnat, n'est pas inquiétante avant la finale : " Non, pas du tout. Mentalement, la préparation d’un grand rendez-vous n’est pas comparable à celle d’un match de championnat. J’ai le souvenir d’avoir fait de très mauvais matchs avant et après certaines finales. Je n’ai pas de doute sur le fait qu’ils répondent présent samedi contre Monaco. En plus, on sera dans un stade totalement acquis à notre cause. "

Les équipes avec lesquelles il a remporté la Coupe de France avaient toujours un esprit compétiteur : " On avait un très bon groupe, de bon niveau, avec des bons mecs. On avait tous un véritable esprit de compétition. " Selon lui, le PSG actuel possède ces qualités : " Oui. Il y a un très bon groupe. Ils s’entendent bien, il y a une bonne ambiance, ils sont solidaires. Ils ont conscience de l’importance de ce match. Dans les moments difficiles qu’on traverse, cette finale est capitale pour le club. "

Pour le responsable de la cellule de recrutement, le PSG est un club à part où il est difficile d'obtenir une véritable stabilité, ce qui peut expliquer la différence de résultats entre la coupe et le championnat : " Paris, c’est différent. La régularité est difficile à obtenir ; on ne se cherche pas d’excuses mais, ici, c’est compliqué de travailler sereinement trois cent soixante-cinq jours par an. On a toujours été un club de coups. Même à mon époque (dans les années 1990, ndlr), on n’a gagné qu’un championnat. La Coupe d’Europe était un grand coup. Quand on était dos au mur, quand il fallait se rebeller et faire taire toutes les critiques, on réagissait. "

" Un contexte défavorable "

Il sait qu'il est très difficile pour le club francilien d'être constant en championnat : " A Paris, les saisons sont longues. On ne peut jamais avoir l’esprit tranquille. Même quand on est en haut du classement, il y a toujours un grain de sable qui vient gripper la mécanique. Avec notre instabilité à tous les niveaux, on s’est créé beaucoup de problèmes. Cela nous a empêchés de construire sur la durée. Il faut dire que le PSG fait beaucoup parler, les médias, les politiques… On entend tout et n’importe quoi. Alors, pour les joueurs, ce n’est pas facile de travailler sereinement.", mais il espère que cela ne soit pas irrémédiable : " On fait tout pour que ce ne le soit pas. Cela passe d’abord par une stabilité en haut de l’échelle, au niveau du président, des dirigeants et de l’entraîneur. "

Celui qui a porté le maillot du club de la capitale entre 1992 et 1998 est très déçu de la saison du son club de coeur, mais il l'explique par beaucoup de malchance : " On est extrêmement déçus. On n’atteindra pas les objectifs qu’on s’était fixés. On avait beaucoup d’espoirs. Mais les blessures de longue durée et le manque de réaction dans les moments difficiles nous ont fait plonger… Quand vous ajoutez les matchs à huis clos, les problèmes avec les supporteurs, cela crée un contexte défavorable. "

Le natif de Brive ne sait pas si Claude Makélélé poursuivra sa carrière une saison de plus : " Non. Et si je le savais, je ne vous le dirais pas. En tout cas, ça ne change absolument rien à notre travail. C’est une éventualité comme certains départs. On a plusieurs pistes, plusieurs hypothèses. La seule chose qui m’intéresse, c’est qu’en tant que capitaine il soulève le trophée samedi. "

" Le PSG attire toujours "

S'il reste évasif sur le nombre de joueurs qui quitteront et qui arriveront cet été à Paris : " Cela reste confidentiel. Un point sera fait avec les joueurs à la fin de saison. Donc, toutes les rumeurs de départ cet été ne sont pas d’actualité ", il espère qu'une éventuelle qualification européenne pourrait attirer plus de joueurs : " Elle peut surtout nous permettre de convaincre plus facilement certains joueurs de nous rejoindre. "

Alain Roche n'en reste pas moins réaliste sur le retard pris par les clubs français sur les grands championnats étrangers au niveau du recrutement : " Qu’est-ce que vous appelez un joueur de niveau international ? Mevlut Erding est international turc. Lisandro ou Lucho Gonzales sont de très grands joueurs, mais ils ne sont pas titulaires avec leur équipe nationale. Il ne faut pas rêver, plus aucun club français n’a les moyens d’attirer un joueur titulaire à Barcelone, Madrid, Manchester ou Chelsea… Regardez la différence entre le Bayern et Lyon. Structurellement, on a dix ans de retard sur les Allemands. Mais il y a toujours des opportunités à saisir sur le marché et le PSG attire toujours. "

Néanmoins, il rêve encore de voir débarquer un prodige sud-américain au Parc : " Tout est possible, mais c’est de plus en plus compliqué car les très grands clubs ont tendance à les faire signer de plus en plus tôt pour des sommes faramineuses. "