101 matchs, toutes compétitions confondues. Une chose est sûre : Jérôme Alonzo aura marqué l'histoire du PSG. Que ce soit par son mental ou par sa motivation lorsque qu'il est sur le terrain, le portier parisien de 2001 à 2008 fait partie de ces joueurs qui aura marqué l'histoire du club, malgré quelques années difficiles. Aujourd'hui, après 2 saisons avec Nantes, Alonzo a décidé de raccrocher les crampons pour ce concentrer maintenant sur son nouveau métier, celui de consultant de foot pour la chaîne Orange Sport. Pour le site internet FranceFootball.fr, le nouveau retraité s'exprime pour la première fois sur sa carrière de gardien de but.
A 37 ans, l'ancien gardien de but marseillais revient donc sur son énorme parcours dans le championnat de France de Ligue 1. Avec plus de 20 ans de carrière au haut niveau, le joueur formé à l'OGC Nice revient sur les moments forts de sa carrière, en évoquant, ici, son meilleur souvenir. « Il y en a eu pas mal, mais je pense que c'est mon premier PSG-OM, en février 2002 (8es de finale de Coupe de France, 1-1, 7-6 t.a.b.). C'est subjectif de dire que tu as fait un bon match quand tu as arrêté des penalties parce que c'est un peu la loterie, mais pour le coup, j'en avais arrêté quatre ! Un durant le match, et trois pendant la séance de tirs au but. Pour un premier PSG-OM et pour ton histoire future avec le club, ça aide bien… J'avais vécu ce match dans des conditions psychologiques personnelles difficiles, et ça reste un souvenir absolument incroyable. Ce sont encore des images qui ornent mon salon et ma cuisine, parce que c'est un moment charnière de ma carrière », s'est-il souvenu.
Bien sûr, la carrière d'un joueur est faite de hauts et de bas. Pour lui, son pire souvenir dans sa carrière reste sa blessure contre le Red Star au Stade de France en 1999. Un moment encore douloureux pour l'ex-portier stéphanois. « C'est ma blessure au Stade de France avec Saint-Etienne contre le Red Star, le 11 mars 1999. A l'époque, j'étais arrivé à un niveau de maturité et de technique super intéressant, la montée était quasiment acquise, je venais de prolonger mon contrat avec Saint-Etienne… Et je me broie la cheville. C'est une vraie douleur physique et psychologique. C'était une triple fracture tibia-malléole-péroné, avec arrachement du ligament interne : sept mois d'arrêt. C'est quasiment là que s'arrête mon histoire avec les Verts, et Dieu sait ce qui ce serait passé après sans cette blessure. On ne peut jurer de rien, mais c'est un premier tournant. Il y a aussi mon dernier match avec le PSG, perdu en finale de Coupe de France face à Lyon (0-1 a.p.), car je sais que c'est la fin de mon histoire avec Paris. Au coup de sifflet final, je me revois au milieu de la pelouse en me disant : "Voilà, c'est fini…" Un peu comme si je savais déjà que ce qui arriverait après serait moins bien », s'est-il souvenu. Paris avait perdu au Stade de France contre l'OL après prolongation avec un but dans les dernières minutes de l'ancien lyonnais Sydney Govou. A ce moment-là, Paris et Alonzo, c'était fini.
Durant sa longue carrière, Alonzo a cotoyé de nombreux joueurs. Parmi ces nombreux joueurs, le dribleur Ronaldinho et le légendaire Pauleta l'avaient les plus impressionné. « Je ne vais pas être original en disant Pauleta. Ronaldinho, c'est autre chose, c'est le génie, mais sur la durée c'est Pauleta. Sans problème. C'est un seigneur, un monsieur. Et puis c'est un mec avec qui je m'entendais très bien. C'est le plus gros chambreur que j'ai connu dans ma carrière. Avec son air de ne pas y toucher, il te massacrait dès le matin dans le vestiaire, c'était extraordinaire. Avec son accent, il te sort deux phrases, il te massacre ! Il y avait d'ailleurs une bonne liste de chambreurs dans l'équipe, avec Pauleta, Edouard Cissé et Jérôme Rothen. Dès que tu arrivais avec un jean un peu trop large le matin, tu étais mort ! C'est ça qui va me manquer, en fait. Ces moments-là, c'était génial », s'est-il rappellé.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. C'est bien connu à Paris. Voyant son temps de jeu diminuer avec l'arrivée de Landreau en provenance de Nantes, Alonzo en a beaucoup souffert, comme il l'explique au site internet de FranceFootball.fr : « C'est la question qu'on me pose le plus souvent. C'est vrai que faire chronologiquement, Marseille, Saint-Etienne et Paris… La facilité serait de dire Paris, parce que c'est là où j'ai passé le plus de temps et où j'ai fait mes plus gros matches, mes meilleures saisons. Mais c'est plus complexe que ça, parce que j'ai eu la chance de jouer dans l'ancien Vélodrome. Et ça foutait vraiment les jetons ! Ça sentait la sueur, c'était vraiment une arène. J'ai vu des mecs arriver là et se décomposer. En plus à l'époque j'avais quelques poètes dans l'équipe, genre Jambay, Dib, Casoni, Cascarino… J'ai aussi un souvenir avec Saint-Etienne, en 1998-99 l'année de la montée, où on joue deux matches dans la semaine, face à Valence et Gueugnon, avec 33.000 spectateurs de moyenne ! Pour deux affiches pourries ! C'était extraordinaire. J'ai vécu des instants de fou partout. Au niveau de la folie quotidienne, je mettrais dans l'ordre : Marseille, Paris et Saint-Etienne. C'est difficile de choisir, parce que ce sont trois clubs qui m'ont apporté tellement. Au niveau des publics c'est… Pfff, rien que d'en parler, je me sens privilégié ». Un moment plus que difficile pour la carrière d'un joueur de football.
Tout cela serait-il arrivé sans l'arrivée de Landreau à son poste ? La question peut se poser. Alonzo y répond et déclare qu'il n'y avait aucune guerre avec Landreau : « C'est très bien que je puisse en parler après ma carrière, comme ça on ne pourra pas me taxer de quoi que ce soit. La relation que j'avais avec Lionel Letizi était tellement importante que les gens n'ont pas compris que j'aie le droit de ne pas être ami intime avec Micka. Parallèlement à ça, il y a une tradition au PSG qui veut que les gardiens titulaires laissent la Coupe aux remplaçants. Et là, hasard ou pas, Micka arrive et il n'y a plus ça… Je ne peux pas être mort de rire ! Ça casse les c… ! Après, Paul Le Guen m'a fait rejouer la Coupe, mais j'ai dû gueuler. Mais ce n'est pas la guerre avec Micka. Je vais être consultant, le jour où il fera un super match, je le dirai, le jour où il sera pourri, je le dirai, voilà. Je ne vais pas m'amuser à le massacrer parce qu'on a eu un différend à Paris par rapport à la Coupe. Ce n'est pas mon ami, mais s'il est bon, je le dirai ! » Comme ça, c'est dit !
De l'ASSE en passant par Marseille, sans oublier Paris et Nantes, Jérôme Alonzo, qui va maintenant se consacrer sur son métier de consultant, aura marqué l'histoire du football français avec dans les jambes plus de 300 matchs à son compteur.