On connaît la fâcheuse tendance de Jean-Michel Aulas à donner son avis sur à peu près tout. Dans les colonnes du journal Le Parisien, le président de l'Olympique Lyonnais a fait une longue critique du Paris Saint-Germain, prochain adversaire de l'OL.
Aulas commence l'entretien par quelques classiques. Tout d'abord, il met les mauvais résultats de Lyon, qui selon lui "n’est pas en crise", sur le compte des arbitres avec qui l'OL "manque de chance". S'ensuit quelques banalités sur le match qui opposera son club au PSG, "l’un des concurrents de Lyon pour les trois premières places", dimanche soir : "Ce sera un gros match entre les deux équipes les plus importantes du championnat, même si elles ne sont pas aux premières places. Le PSG a de la moelle. C’est un match qu’il ne faudra pas perdre et surtout gagner."
Passé ces quelques amabilités de façade, le président lyonnais commence sa tirade par un petit tacle pour Canal + : "Canal + n’a pas laissé le PSG en bon état. Plutôt que de donner des leçons de management à ceux qui réussissent, Canal ferait mieux de s’interroger sur ce qui s’est passé. Les dirigeants de la chaîne étaient aux commandes et avaient les moyens. Il y a eu un mauvais passage qui tarde à se résoudre."
Il rappelle ensuite la différence de niveau de recrutement entre les deux clubs, qui ne jouent selon lui pas dans la même cour : "Sur nos derniers recrutements, nos concurrents s’appelaient plutôt Chelsea, Milan, Barcelone. Paris est à la fin d’un cycle difficile et aborde une nouvelle ère. Après avoir épongé les pertes structurelles, je suis persuadé que les actionnaires du PSG vont investir et se consacrer aux fonds propres, qui sont la seule solution pour atteindre la performance. J’ai confiance en Sébastien Bazin." Sur ce point, difficile de ne pas partager son opinion, même si Lyon a parfois tendance à payer très cher des joueurs finalement assez moyens (Keita, Ederson, Makoun, Mensah, Gomis…)
Enfin, JMA se la joue maître d'école quand il parle de son homologue parisien Robin Leproux et du coach kanak Antoine Kombouaré : "Nos relations sont très bonnes. Robin avait réagi de manière spontanée, sans trop d’expérience, ce qui m’a amené à être un peu vif dans mes propos. Je m’en suis excusé même si le terme utilisé (puceau) était particulièrement approprié. Il n’était pas le seul à réagir trop vite. Notre ami Antoine avait soufflé sur les braises un peu activement. Robin est quelqu’un de droit, qui apprend tous les jours le métier. Président à Paris est encore plus difficile qu’à Lyon."
Ce type de sortie médiatique est devenu une habitude pour Jean-Michel Aulas, qui aime à rappeler tous les exploits lyonnais, que ce soit sur le plan sportif ou sur le plan de la gestion du club. Si l'on ne peut qu'approuver son analyse sur certains points, comme le niveau du mercato parisien et le manque de moyens qui va avec, la forme n'en reste pas moins assez troublante, surtout quand on voit les performances actuelles de Lyon, 6ème du championnat et éliminé des deux coupes nationales.