Un grand club se doit d'avoir un grand président, et pour vous le plus grand c'est Francis Borelli. Avec plus de 50% des voix, Francis Borelli a été élu le Président de Légende du Paris Saint Germain par les internautes de LMDPSG, devant Michel Denisot et Nasser Al-Khelaïfi.
Pour les plus jeunes n'ayant pas connu l'histoire de Francis Borelli et pour les plus anciens souhaitant se remémorer tous ces bons moment, nous vous proposons un petit retour sur la vie de Francis Borelli, cet amoureux du Paris Saint-Germain.
Francis Borelli est né le 8 avril 1932 à la Calle en Algérie. Son père muté en Tunisie, Francis Borelli fait ses débuts dans le football dans le club tunisien, la Patriote de Sousse. Très rapidement, il devient la vedette du club, surclassé dans chaque catégorie de jeunes. Son épopée à la Patriote de Sousse aboutira pour lui à une sélection avec l'équipe nationale de Tunisie. Après un passage à l'AS Cannes, Francis Borelli comprend qu'il ne deviendra jamais un grand joueur. Il s'installe donc à Paris et multiplie les petits boulots. Il continue néanmoins d'entretenir une passion hors norme pour le football, jouant régulièrement avec un certain Daniel Hechter.
En 1973, quand le grand couturier rejoint le Paris SG promu en division 2, Francis Borelli fait partie de l'aventure aux côtés de Charles Talar, Guy Bossant, Jacky Bloch et Jean-Paul Belmondo. C'est au restaurant du VIII ème arrondissement près des Champs, "Chez Edgar" que Daniel Hechter organise la première conférence de presse de son Paris SG. Après cette conférence, la presse affublera Borelli et ses copains du surnom de « gang des chemises roses ». On s'attend à du spectacle chez ce nouveau PSG. En 1974, le PSG est promu en D1, Daniel Hechter devient président du club jusqu'ici toujours présidé par Henri Patrelle. Le club étoffe son effectif avec des joueurs tels Mustapha Dahleb ou encore Jean-Pierre Dogliani. Daniel Hechter dessine lui-même le maillot "historique" du PSG. Mais jusqu'en 1978, les résultants du PSG ne sont pas mirobolants, le club n'étant qu'un club de milieu de tableau.
Les treize années de l'ère Borelli
Le 6 janvier 1978, en raison du scandale de la double-billeterie du PSG, Daniel Hechter est suspendu de la présidence du PSG par la FFF. Trois jours plus tard, c'est Francis Borelli qui est élu président du Paris Saint-Germain. C'est le début d'une nouvelle ère pour le club parisien. La période Borelli à la Présidence du PSG durera treize années. Treize années durant lesquelles le club remportera ses premiers trophées (Coupe de France en 1982 et 1983 et le titre de champion de France 1986).
En Finale de la Coupe de France 1982 face à l'AS Saint-Etienne, une image forte restera dans toutes les mémoires : celle de Francis Borelli embrassant la pelouse du Parc des Princes après l'égalisation de Dominique Rocheteau dans les ultimes secondes de la finale. Le PSG l'emportera aux tirs aux buts. « Le but de Rocheteau, c'est le moment le plus intense de ma vie. Je n'y croyais plus. C'était cuit, pour plaisanter, je disais aux gens à côté de moi : 'on ne peut pas ne pas égaliser !'. Et puis Rocheteau a marqué… C'était la délivrance ! L'explosion de joie ! Impensable… Alors, j'ai embrassé la pelouse, cette terre bénie du Parc, pour remercier le ciel… comme les Musulmans que je voyais en Tunisie, qui embrassaient la terre pour remercier leur Dieu. »
L'après PSG
« C'est mon amour, c'est ma passion. Tout ce qui vient du Paris Saint-Germain m'enchante ». Tel ont été les propos de Monsieur Borelli en 1999. Président des premiers trophées du club, il s'emploiera à la bonne marche du PSG jusqu'à malheureusement s'en séparer, se sacrifiant à l'offrir à Canal + pour pouvoir affronter la concurrence de clubs comme Bordeaux ou Marseille.
Entre 1992 et 1996, il devient président de l'AS Cannes. Son bilan est marqué par un retour en D1 et une qualification en Coupe de l'UEFA.
Francis Borelli est décédé le 2 octobre 2007, à l'âge de 75 ans, des suites de la maladie d’Alzheimer, dont il souffrait depuis depuis plusieurs années et l'obligeant vivre dans un centre médicalisé dans l’Essone depuis 2004. Des milliers de personnes assistent aux obsèques à l’Église Saint-Pierre de Neuilly-sur-Seine.
Le Paris Saint-Germain a rendu hommage à son ancien président le 6 octobre 2007 lors de la rencontre PSG – Rennes (1-3). Au Parc des Princes les joueurs parisiens ont porté un brassard noir, tout le stade a observé deux minutes de silence et des tifos ont été déployés par les supporters.
À Auteuil : « Adieu Francis » en bleu, « Aujourd’hui saigne le coeur de Paris. Repose en paix président Borelli » en rouge.
A Boulogne : « Aux grands hommes, le Parc des Princes reconnaissant. M. Borelli au panthéon du Paris Saint-Germain… Merci Francis ! »
En avril 1999, lors que le PSG est au plus mal, le Journal du PSG fait appel à lui pour écrire un texte qui sera diffusé le soir de PSG – Montpellier
« Le PSG est un club qui m’a tout donné dans l’existence. Oui j’aime le PSG d’un amour indéfectible. Le temps n’a rien gommé. Dans la vie des équipes, dans l’existence même des clubs, certains cycles s’amusent à freiner les destins. Même les plus hauts. C’est ainsi. Faut-il pour autant renoncer ? A-t-on le droit de se détourner de sa plus vibrante passion ? Évidemment que non. Je vous l’ai déjà écrit : j’aime le PSG. Et personne ne pourra me changer. Comme vous les supporters, je souffre aujourd’hui. Comme vous les dirigeants, j’encaisse les bruits et le son d’un blues désaccordé. Comme vous les footballeurs, je m’accroche au prestige en suspens de Paris. Depuis mon retour de Cannes, je n’ai jamais raté un match du PSG au Parc des Princes. Comme beaucoup d’entre vous. J’entends quelques quolibets. Comme vous. Qu’importe : on pourra même me traiter de fou, il n’y a que ces couleurs parisiennes qui illuminent mon cœur. Et à chaque blessure, il saigne ce cœur-là. Mais il s’enflamme encore.
Je vous l’accorde, j’ai le privilège d’avoir assisté à la construction, au développement et à la pérennité du club. Je sais déjà que nous ne descendrons pas en D2 parce que nous ne le méritons pas. Je sais aussi que nous repartirons très tôt et plus vite que vous ne le pensez, vers des lendemains radieux. Cela dit, jamais le PSG n’a eu autant besoin de vous. N’attendez pas que notre club retrouve son standing pour le serrer dans vos bras. Faites le dès maintenant. Surtout maintenant ! N’ayez pas peur. Battez-vous contre la résignation. Depuis qu’à Paris on s’est inventé des voyages qui tutoyaient les nuages, je me refuse à baisser les yeux. Vous aussi j’espère. Je vous en conjure : ne sifflez pas nos footballeurs, applaudissez-les pour qu’ils retrouvent une lumière définitive. Ces joueurs-là ont subi une terrible charge émotionnelle. Ils ne sont ni des robots, ni des machines libérées des doutes et des angoisses. Mais des êtres de chair et de sang tout simplement. Bien sur les esprits sont atteints. Mais ne méritent-ils pas du respect, et oserais-je l’affirmer, quelques honneurs, ces footballeurs-là ?
Je n’aurais ni le culot, ni l’indécence d’écrire que le club n’a pas d’âme, mais il est évident — et les dirigeants du PSG le savent bien — que dans les circonstances actuelles la chaleur, le réconfort, la solidarité, l’amour, l’affection deviennent plus que jamais des valeurs à renforcer d’urgence auprès de nos joueurs. Que les dirigeants du PSG redoublent de vigilance sur ce point. Je ne réclame rien. Je ne veux froisser personne. Je devine trop bien les interrogations de certains. Tant pis pour eux. Je veux juste vous crier qu’il est indispensable de supporter le PSG. Qu’il repartira encore plus fort grâce à une force collective, à des bouts d’amour qui s’additionnent. Je vous l’avoue il ne se passe pas une journée sans que je rêve des dizaines de olas qui enlacent tendrement les gradins du Parc des Princes. Je ne revendique rien. Oui, Paris a toujours un grand club. Qui va se réveiller plus fort, plus uni. Comme nous tous au fond, face au périple de la vie avec ses joies et ses douleurs. Qui poussent à se battre. Et le Paris Saint-Germain ne refusera jamais de se battre. Je le sais. Vous le savez tous. Vous ne seriez pas au Parc des Princes sinon… »
En 2000, lors du jubilé organisé par LaurentFournier au Parc des Princes
« Le PSG c’est mon Amour, c’est ma passion. Tout ce qui vient du Paris Saint-Germain m’enchante. J’ai presque envie de vous dire que je suis souvent triste. J’ai connu des moments merveilleux, extraordinaires, mais c’est vrai que là je me sens un peu mal à l’aise parce que je sais que plus jamais je pourrai travailler, m’amuser, vivre avec le PSG. Il m’arrive d’être triste, de temps en temps très gai. Le PSG est quelque chose d’extraordinaire, c’est tout mon amour. Il n’y a rien qui me soit arrivé de mieux.»