Dans son billet quotidien, Bruno Rogr-Petit est revenu sur la polémique lancée par Jérémy Ménez et en profite pour critiquer Laurent Blanc.
« Mine de rien, avec franchise, et sans la langue de bois propre au milieu du football professionnel, il est possible que Menez livre une vérité qui, en grande partie, expliquera le résultat à venir contre Chelsea, notamment en cas d’élimination. Cette sortie rejoint celle de Gourcuff, qui estimait que Blanc n’est pas véritable entraineur du PSG, mais son adjoint, Jean-Louis Gasset, et la position de l’intéressé elle-même, qui se revendique désormais manager à l’anglaise. La sortie de Ménez éclaire d’un jour différent la confrontation PSG/Chelsea. Cette dernière ne sera pas seulement le choc d’un puissance établie du football européen et d’une force émergente et pressée. Ce ne sera pas seulement le choc Eto’o/Ibrahimovic, ou Thiago Motta/Lampard ou bien encore Terry/Thiago Silva… Ce sera aussi un choc Blanc/Mourinho. Pour le moment, Laurent Blanc refuse le combat médiatique. D’une certaine façon, il a tort, car il n’instaure pas un bras-de-fer médiatique susceptible de montrer à ses joueurs qu’il n’a pas peur de Mourinho. Du point de vue de la gestion psychologique des forces en présence, le duel Mourinho/Blanc s’annonce sans ambiguïté. D’un côté le parisien, tout en distance et réserve vis-à-vis de ses joueurs, qui parait avoir délégué, pour le pire et le meilleur, le rôle de catalyseur et de motivateur à ses joueurs dits « cadres », tels Ibrahimovic ou Thiago Silva. De l’autre, le Mou, formidable gestionnaire des psychologies et des caractères. Dans une telle bataille, au plus haut niveau, c’est la puissance mentale qui fait bien souvent la différence. Et de ce point de vue, les joueurs de Chelsea, vainqueurs à la volonté de la Ligue des champions 2012 contre un Bayern déjà surpuissant, sont une référence quasi sans égale en Europe. Objectivement, la critique de Ménez donne un petit avantage à Mourinho. Elle souligne une faiblesse de Laurent Banc que déjà Gourcuff avait pointée. Ancelotti/Mourinho, c’est même combat, et mêmes victoires en Ligue des champions, et ce combat qui n’est pas celui de Laurent Blanc. A l’évidence, c’est un handicap, le PSG pourra-t-il le surmonter ? »