Spectateur attentif du match de la première journée opposant le PSG au
MHSC à la Mosson (1-1), Daniel Cohn-Bendit sest exprimé au sujet de la
prestation des parisiens quil juge « décevante ».
Ce matin on pouvait lire les différents titres de la presse à propos de cette interview accordée au journal Le Parisien et constater une certaine dramatisation de ses dires.
« Cohn-Bendit fusille le PSG », « Cohn-Bendit incendie le PSG »¦ Que de titres alarmants incitant à la lecture et au clic. Pour illustrer mon avis sur les
déclarations du leader du parti « Europe Ecologie », ayant au passage réalisé un très bon score aux dernières européennes, je titrerai clairement et simplement
« Daniel Cohn-Bendit a raison ! ».
« Javoue
que jai été assez déçu. Techniquement, ce nétait pas dun très haut
niveau même si on voyait que Paris avait plus de potentiel. Mais gagner
autant dargent, jouer à onze contre dix et ne pas comprendre quil
faut passer sur les ailes, ça me laisse coi.
Pour
linstant, je ne les vois pas dans le trio de tête. Mais attention, il
ne sagit que du premier match et peut-être quAntoine Kombouaré
arrivera à en faire une vraie équipe. Jai vu Bordeaux hier à la
télévision (victoire 4-1 face à Lens). Techniquement, cest largement
supérieur ».
Quoi de provocateur, quoi de dérisoire dans ces propos ? Cest tout à
fait la réalité de la pauvreté du jeu parisien ce soir là, illustrée et
soulignée par un amateur de football déçu. Le potentiel est là mais la
motivation sest certainement vue dissoute par la hargne du promu
montpelliérain en attente de L1 depuis tant dannées. Labsence de
Guillaume Hoarau, qui sera associé à Erding dès la réception du Mans
samedi, ne suffit pas à masquer un PSG affaiblit par des actionnaires en
panne dinvestissements.
Quand Lyon et Marseille jouent le coup à fond en se renforçant afin de viser le titre, Colony Capital
se contente de ramener un gardien bientôt sur le déclin, un sochalien
certes en pleine explosion (et cest bien là la seule satisfaction du
mercato, bien quinsuffisante), ainsi quun Christophe Jallet inconnu
sur le plan international. Où est passé le PSG de Michel Denisot ? Il
parait bien loin malheureusement. On ne redevient pas un grand club
européen sans investissements, Marseille et Lyon lont bien compris¦
« Il
manque un meneur, quelquun qui oriente le jeu. On voit que Sessègnon
est agile et technique mais ça na pas débouché sur grand-chose. Et
Giuly ma semblé sur le déclin, il nest plus ce quil était. Quant à
Makélélé, il en impose encore par sa présence, mais que de passes
ratées ! »
Tout y est hormis le cas Grégory Bourillon, qui devrait plutôt se
reconvertir dans la poterie avant de blesser quelquun, en sacharnant
dans un sport qui lui tourne le dos. Stéphane Sessègnon ne fera pas le
jeu à lui seul et na pas vraiment lair à laise sur le flanc gauche. Claude
Makélélé marque effectivement toujours de sa présence physique, mais na
pour le moment pas lair à 100% quant à sa qualité de jeu. Lanalyse
des performances de Ludovic Giuly est jugée par moi-même un peu sévère
et cela restera le seul point que je ne partage pas avec le meneur
étudiant, qui avait jadis fait les grands titres de Mai 68.
Pour conclure, le PSG ne semble pas prêt à jouer le titre cette année,
nen déplaise à Grégory Coupet, Cohn-Bendit a bien raison et jappuie
son jugement, qui me parait objectif et sans grande volonté de blesser
quiconque. Les concurrents sont indiscutablement mieux armés. Le fait
de ne pas disputer de coupe dEurope et ce rôle doutsider, restent les
seuls avantages du PSG. Ne reste plus quà croiser les doigts pour
quenfin, un jour, quelquun, nimporte qui, sinvestisse davantage
dans le challenge parisien, qui est depuis bien trop longtemps centré
sur lespoir dun retour aux sommets.
Chris *
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