A Nyon en Suisse, l'UEFA a réuni plusieurs clubs européens dont le Paris Saint-Germain pour discuter du fair-play financier. Dans le journal 20 Minutes, un économiste du sport apporte son analyse sur le FPF.
"Ce genre de mesures ne peut donner leurs effets que sur le moyen terme. Pour l’instant, on n’en voit qu’une partie à savoir celle qui contraint principalement les nouveaux acteurs comme le PSG ou Manchester City. Même s’ils ont toujours des moyens de s’adapter, comme avec le prêt payant qui est apparu cet été. Mais ça a deux effets pervers à court terme sur lesquels l’UEFA va se pencher. Si les nouveaux riches achètent moins à d’autres clubs, ce sont ces clubs qui sont les principales victimes, par dommages collatéraux. Le marché des transferts permet une redistribution des richesses dont certains sont dépendants. L’autre problème, c’est que ce dispositif renforce en fait les clubs déjà installés (Bayern, Barcelone, Real, Manchester United, etc), les premiers entrants déjà puissants avant l’instauration du FPF. Ils le seront demain encore plus grâce au FPF qui ralentit la progression des nouveaux arrivants a expliqué Vincent Claudel. Du point de vue des nouveaux arrivants, le FPF génère effectivement ce qu’on appelle une distorsion de concurrence. Le PSG se dit: «moi je veux bien qu’on m’embête un peu, mais jusqu’ici à la fin de l’année j’ai payé toutes mes charges et tous mes impôts et je ne suis pas sûr que ce soit le cas de tout le monde». Certains clubs en Europe n’ont pas payé pas leurs charges ou leurs joueurs. Il y a eu le Salva Calcio dans les années 2000, aujourd’hui c’est le football espagnol qui a encore une dette de 500 millions d’euros envers le fisc. Pourtant, ces clubs continuent d’acheter des joueurs et de jouer des coupes d’Europe. Sans parler des dettes financières à d’autres clubs pour des transferts partiellement payés."