AFP/JEAN-PIERRE MULLER
Photo prise le 9 janvier 2004 à Paris du journaliste Thierry Gilardi
mort le 25 mars 2008 des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 48 ans
très grande popularité un mercredi de septembre 2004. Il quittait alors
Canal+ pour rejoindre TF1, où il avait remplacé Thierry Roland au
commentaire des matches de football de l'équipe de France dès janvier
2005. Sur la Une, Thierry Gilardi aura marqué l'histoire et restera
sans doute pour longtemps "M. 24 Millions". Le 9 juillet 2006, 24
millions de téléspectateurs avaient en effet suivi la finale de la
Coupe du monde de football, Italie-France, faisant du commentateur
sportif le recordman d'audience à la télévision. Un record sans suite :
Thierry Gilardi est mort, mardi 25 mars, à son domicile à la suite d'un
infarctus. Il avait 49 ans.
En
recrutant Thierry Gilardi, les responsables de TF1 s'étaient aussi
offerts un des piliers de l'"école Canal+", celle qui a révolutionné la
manière de filmer et de commenter les matches de football. Un mélange
de chaleur humaine et de professionnalisme.
Thierry Gilardi a
fait ses débuts à France Inter en 1982. Cinq ans plus tard, il a
rejoint Canal+ : sa carrière prend son envol. A l'époque, la chaîne
cryptée constitue une dream team autour de son produit phare, le
football. Charles Biétry, directeur du service des sports, a
successivement recruté Pierre Sled, puis Thierry Gilardi. Les deux
commentateurs sportifs, nés à vingt-quatre heures d'intervalle, vont
faire équipe pendant dix ans. "Les dix plus belles années de Canal", se souvient Pierre Sled. Ces dix années "ont créé des liens indélébiles", ajoute-t-il.
C'est
à Canal+ que Thierry Gilardi acquiert son surnom de la "Bouillotte". Un
sobriquet dû à un tempérament très soupe au lait. Volcanique, disent
même certains. "Il était excessif parfois, admet Pierre Sled, mais drôle. Ce n'était jamais grave. Nous riions de ses excès." Il avait ses colères parce qu'il était "très exigeant dans le travail", raconte le réalisateur Jérôme Revon. "C'est comme cela que nous nous sommes connus, ajoute le réalisateur fétiche de l'école Canal+. Un jour de 1990, lors des Goodwill Games, nous avons failli en venir aux mains. Depuis, nous étions copains comme cochons."
Mais ce bourreau de travail, cet "éternel insatisfait", selon Pierre Sled, avait aussi séduit le public par son enthousiasme, son professionnalisme. "C'est pour cela que je l'ai recruté sur TF1", raconte Etienne Mougeotte, ancien vice-président de TF1 aujourd'hui directeur des rédactions du Figaro.
Thierry Gilardi, c'était aussi, insiste son copain Pierre Sled, "un timbre de voix particulier, une musique qui allait avec les matches". Avec sa voix, ses envolées soudaines, il respectait le credo appris au côté de Charles Biétry : "Ne pas dire qui fait quoi mais restituer l'émotion du match." "Il savait faire passer son émotion mais toujours avec la retenue qu'il fallait", pointe M. Mougeotte.
Comme ce fameux "coup de boule de Zidane", le 9 juillet 2006. En trois mots, il a tout résumé, l'information et l'émotion : "Pas toi, pas ça, pas maintenant." "Cela s'applique aussi à lui", pleure son ami Jérôme Revon.
Thierry Gilardi refusait l'étiquette de journaliste sportif. "Je suis avant tout journaliste. Journaliste sportif, ça ne veut rien dire, à part peut-être journaliste qui pratique un sport",
disait-il. Avant de partir de Canal+, il s'était imposé comme le
présentateur de la "matinale" de la chaîne cryptée. Une expérience
qu'il a de nouveau tentée au côté de Melissa Theuriau sur LCI. Mais
l'ancien élève de Science Po, marié, père de trois enfants, visait plus
haut. Invité, en mai 2007, du magazine dominical "Telle est ma télé"
sur TPS Star, Thierry Gilardi avait révélé son rêve secret : "Présenter le journal de 20 heures.".
Aussi pour lui rendre "un dernier hommage", TF1 a décider de lui consacré la majeure partie de son émission à lui "téléfoot"… Présentez par Cristian Jeanpierre cet ultime homage verra de nombreux reportages et des invités qui étaient chers à Thierry…
Comme dirait l'autre...
"Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers"
Tciao Thierry
ky