Avec la blessure de Grégory Coupet face à l'AJ Auxerre le 28 novembre dernier, les Parisiens ont vu leurs inquiétudes immédiatement dissipées par la bonne entrée de Apoula Edel, numéro deux dans les cages du PSG depuis 2008. Si le bon début du portier arménien faisait presque oublier la blessure de l'ancien lyonnais, le constat est tout autre à l'approche de cette fin de mois de janvier où les premiers doutes se font ressentir.
Un démarrage serein
Lorsque Grégory Coupet s'auto-mutile la cheville fin novembre face à Auxerre, les supporters rouge et bleu craignent le pire. C'est sans compter sur la bonne entrée du gardien numéro deux du club parisien, mettant immédiatement tout le monde d'accord avec une sortie des deux poings sur corner suivie d'une belle intervention face à Bourgeois, tout cela sous les encouragements poussifs du public. A ce moment là, les consciences sont tranquilles, d'autant que l'humeur étrangement joyeuse du malheureux blessé retire toute culpabilité à cette sérénité. « J'ai confiance en Edel. Vous savez, j'ai insisté pour qu'il reste cet été quand il était sollicité et qu'il voulait partir. À lui de jouer sa carte », dira Antoine Kombouaré, afin de montrer que la confiance est totale jusque dans le staff parisien. Il est vrai que pour le peu que l'on ait vu d'Edel à l'œuvre depuis son arrivée au club, les avis sont unanimes : les cages parisiennes sont entre de bonnes mains.
Durant près d'un mois et demi, Edel assure l'essentiel dans les cages du club de la capitale, jadis gardées par des Bernard Lama, Dominique Baratelli ou encore Joël Bats. Le cœur bat lorsque ce gardien, certes talentueux mais dont les caractéristiques restent peu connues, se retrouve au premier plan d'une action décisive. Bien vite les crispations disparaissent quand la situation est maîtrisée.
Les premiers doutes
C'est à la mi-janvier, après des rencontres faciles face à des clubs déclassés, que les premiers doutes se font ressentir. Lors du déplacement à Guingamp pour les huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue, Edel multiplie les interventions hasardeuses en première période. Ses efforts en seconde seront récompensés par un but malheureux, inscrit contre son camp par un de ses défenseurs et évinçant ainsi le PSG d'une compétition qui lui réussit habituellement bien.
Le weekend suivant, la déroute face au LOSC n'arrangera en rien les affaires du portier rouge et bleu qui se contentera d'aller à trois reprises chercher le ballon au fond de ses filets. Dommage, l'occasion de se rassurer a été gâchée par le rouleau-compresseur lillois. A peine quatre jours plus tard, la réception de Monaco au Parc des Princes est donc l'occasion rêvée pour le camerounais de naissance de s'exprimer et rassurer tout un groupe.
Une fois de plus, ses motivations sont anéanties par une bourde inexcusable pour un gardien de haut niveau : un but contre son camp sur une maladresse grossière. Mis à part cette erreur coûtant le match à ses coéquipiers, sa prestation générale n'aura pas été des plus bonnes. Sa sortie maladroite face à Park en première période en sera l'illustration, d'autant que face à la prestation énorme de son homologue d'en face, Stéphane Ruffier, il était déjà difficile de paraître au niveau.
L'heure des comptes
Alors qu'il réalisait ce mercredi son 11ème match depuis la blessure de Grégory Coupet, le remplaçant rend pour l'instant une copie quasi-identique à celle de son coéquipier. Une copie semblable mais très entachée par de nombreuses interventions douteuses, rappelant celles de ses prédécesseurs tels que Landreau, Lama ou encore Casagrande, comme nous vous le rappelions déjà aujourd'hui dans nos colonnes.
En 14 matchs officiels, toutes compétitions confondues, Grég Coupet aura encaissé 13 buts soit une moyenne correcte de 0,93 buts/match. Apoula Edel aura quant à lui encaissé 10 buts sur 11 apparitions, ce qui équivaut à peu près au même bilan : 0,91 buts/matchs. Quelle conclusion tirer de cette analyse ? Si les deux gardiens affichent pour l'instant la même efficacité, l'ancien madrilène montre cependant plus de professionnalisme et de confiance. Une chose tout à fait justifiée par l'avantage de l'expérience d'un gardien de 37 ans, septuple champion de France et sélectionné en Equipe de France à de nombreuses reprises.
Pour ses premiers pas réguliers en pro, Edel apparaît donc comme un gardien plein d'avenir, talentueux, mais encore trop maladroit et douteux sur certains points cruciaux.
Quoi qu'il en soit, peu importe les conclusions de ce constat, apparu suite aux doutes qui animent les esprits en ce moment du côté de la capitale, la question de faire confiance ou non à Edel ne se pose pas. Elle ne se pose simplement pas car une vérité prend le dessus sur tout le reste : Paris n'a pas le choix.