Le conseil fédéral de la FFF a décidé, jeudi, de maintenir Raymond Domenech dans ses fonctions de sélectionneur de l'équipe de France, malgré l'échec au premier tour de l'Euro 2008, «en redéfinissant les conditions d'exercice de sa mission et les modalités de gestion de la sélection nationale», a indiqué le patron de la FFF. Sur dix-neuf votants, dix-huit ont approuvé la proposition du président Jean-Pierre Escalettes. Une abstention a été enregistrée.
Jean-Pierre Escalettes parle pourtant d'un «échec retentissant, pas très glorieux, sur le plan sportif plus, et plus grave peut-être, sur le plan de la dégradation de l'image de l'équipe de France ». Il place Raymond Domenech au premier rang des responsables. «Pour les responsabilités, il y a en premier lieu le sélectionneur. Il s'est isolé, et il nous l'a expliqué. Il y a les joueurs. Il y a le président de la FFF et son conseil fédéral, qui n'ont pas su ou voulu déceler l'échec, pris dans le succès de 2006.» Raymond Domenech «a admis toute une série d'erreurs», assure M. Escalettes.
En ligne de mire : la communication
Le patron de la FFF parle en premier lieu d'une «communication par moments désastreuse car trop personnalisé», de «trop d'agressivité, d'un manque de transparence» qui ont ressemblé à «du vinaigre sur une plaie». «Ce doit être un échange, la communication. Il faut que ça change. Raymond a demandé à s'appuyer sur les services fédéraux et que le président s'implique davantage. Il n'a qu'une mission: le terrain, et rien que le terrain. Il va communiquer sur l'équipe de France et pas sur ses états d'âme.» Jean-Pierre Escalettes dit aussi avoir l'intention de demander aux joueurs de prendre l'engagement de répondre aux diverses sollicitations des médias pour les rapprocher de leur public.
«Le syndrome de 2002, je veux bien, mais c'est fini, 2002, nous sommes en 2008, tonne le président. L'équipe de France doit s'ouvrir, s'oxygéner. Les joueurs doivent être disponibles, se rendre compte que s'ils sont là, c'est que les gens les aiment, si on ne renvoie pas l'ascenseur à ces gens-là, on se coupe de son public». Le fait d'être «isolé dans un bunker», cela «n'explique pas l'échec». «Mais cela y contribue très fortement.»
Tifosi