grève
«L ARGENT de la Ligue de football professionnel, ce nest pas
largent des présidents de club ! » tempête Philippe Piat, le président
de lUnion nationale des footballeurs professionnels (UNFP). Pas
question de revenir sur lappel à la grève lancé par le syndicat des
joueurs tant que les présidents de club ne feront pas machine arrière.
Hier, à loccasion dune réunion de son comité directeur, lUNFP a
réaffirmé son intention de se mobiliser du 24 au 27 octobre. Motif de
la discorde ? Une réforme de la LFP, dont les présidents veulent
modifier les statuts pour obtenir 14 sièges sur 25 au conseil
dadministration.
Une majorité qui effraie les joueurs, prêts à protester en restant sur
la touche dans deux semaines¦ quitte à voir leur bulletin de paie
allégé.
Les diffuseurs « victimes collatérales » ?
Mais les diffuseurs risquent aussi de pâtir
de cette grève. « Nous avons acheté un lot des 10 meilleures rencontres
de L1. OM – PSG, est un des moments forts de la saison. Nous pourrions
être les victimes collatérales de ce conflit dans lequel nous ne
souhaitons pas entrer », assure Cyril Linette, le directeur des sports
du groupe Canal +. Difficile de se priver dune affiche alléchante : «
Cest à la Ligue de faire respecter le contrat. Nous ne voulons pas
envisager ce scénario de la grève. »
Le sujet est si sensible quOrange se contente dune communication
prudente, espérant que « les discussions aboutiront à un accord et que
les téléspectateurs ne seront pas lésés ». Faute de signe dapaisement
entre les deux parties (aucune réunion nest prévue), cela nen prend
pas le chemin. Le patron du syndicat des présidents de club,
Jean-Pierre Louvel, a beau appeler au dialogue, la perspective dun
règlement du conflit séloigne, dautant que la Fédération (FFF) ne
compte pas mettre officiellement le dossier à lordre du jour du
conseil fédéral qui se tiendra demain. « On souhaite que le bon sens
lemporte et que lon évite un mouvement de grève », a estimé de son
côté Jean-Pierre Escalettes, le président de la FFF, qui se qualifie de
simple « observateur ». Hier, Philippe Piat fulminait en évoquant le «
silence incompréhensible » dEscalettes.