Le PSG s'est incliné 1 à 0 sur le terrain de Manchester City, le club de la capitale est donc éliminé en quart de finale de la ligue des champions, pour la 4ème fois d'affilée. Retour sur cette désillusion totale.
Pour le retour, Blanc aligne une composition (originale ?) en 3-5-2 : bloquer l'axe est l'objectif recherché. Aurier, Silva et Marquinhos pour le trio défensif, Van der Wiel et Maxwell sur les côtés, Di Maria en meneur de jeu, Cavani et Ibrahimovic à la pointe de l'attaque. Tenter un coup de poker, pourquoi pas. L'expérimenter de cette manière sur un match retour de LDC, en mettant des joueurs à des postes qui ne sont pas les leurs (Aurier), en titulariser certains pourtant en méforme (Van der Wiel) et en laissant sur le banc Lucas, en confiance et capable d'apporter de la vitesse, le doute est permis.
La 1ère mi-temps est terne, pas ou peu de rythme. Le PSG a le ballon (environ 70 % de possession de balle)… Dans son camp. C'est bien trop stérile. Les Citizens ne sont pas inquiétés (l'ont-ils d'ailleurs véritablement été sur les 2 matchs ?). Ibra s'essaie sur coup franc à la 15e, Hart repousse le cuir. Une dizaine de minutes plus tard, sur une mauvaise relance d'Aurier, Agüero est directement lancé, l'attaquant est bousculé par Trapp, pénalty indiscutable et carton jaune, la sanction aurait pu être pire. L'argentin s'élance, à côté, mince lueur d'espoir pour les supporters parisiens. 10 min plus tard, sur une autre mauvaise relance (ça fait beaucoup), Silva tente sa chance, c'est non-cadré. Le PSG, bien trop moyen, est inoffensif. Certains joueurs ont l'air perdu, d'autres sont transparents, et l'ensemble souffre d'un déchet technique flagrant. Trop peu pour espérer quoi que ce soit.
La 2ème période démarre sur un autre rythme. Zlatan s'essaie de nouveau sur coup franc en puissance dès la reprise, c'est repoussé. L'entrée de Lucas, consécutive à la blessure de Motta apporte davantage de vitesse. Cela reste cependant trop brouillon, les actions collectives sont rares et les minces occasions surviennent sur coup de pied arrêté, ce qui est révélateur d'une incapacité à être dangereux dans le jeu. L'entrée de Pastore à la 61e permet d'acquérir plus de vitesse, de rythme, de fulgurance mais ça reste trop faible dans la globalité. En face, City ne s'affole pas (aucune raison pour) et, sur un magnifique tir enroulé de De Bruyne, parvient à ouvrir le score à 15 min du terme. Les Parisiens sont sonnés et ne parviennent pas à réagir, fin du match et élimination du PSG, comme à son habitude en quart.
De nombreux enseignements sont à tirer. La déception, tout d'abord, est grande. Manchester City, qu'on a peut être trop vite dénigré, a joué son jeu plein d'efficacité, et par ses individualités, a réussi à faire la différence. Les Blues n'ont pas été exceptionnels, ils étaient prenables à condition de jouer à notre niveau, chose que l'on n'a pas vu durant les deux confrontations. Au final, à part une dizaine-quinzaine de minutes à l'aller, est-ce que les Citizens ont véritablement tremblé dans l'ensemble ? Non, certainement pas.
Du côté parisien, beaucoup de questions peuvent se poser. D'un point de vue sportif, certains joueurs n'ont pas eu le rendement attendu. Di Maria, transparent, n'a pas pesé, Ibrahimovic, non-plus. On a d'ailleurs retrouvé l'attaquant suédois à son niveau habituel en quart de finale de ligue des champions, transparent et inefficace (à l'aller notamment). Défensivement, Marquinhos et Silva ont fait leur match, Aurier, pour son retour et à un poste inédit, a été loin d'être flamboyant. Plus globalement, les deux prestations ont été mauvaises de la part de l'ensemble des joueurs. Des choix devront être faits cet été, et des choix forts, notamment dans la gestion de l'effectif et de l'organigramme du club. Peut-être que le retour d'un directeur sportif permettrait de franchir un pallier, à la manière du tandem Ancelotti-Léonardo du début d'ère qatari. Quant à Blanc, ses choix sont discutables. Le PSG domine la ligue 1 et plus généralement la sphère nationale. Ce n'est pas à cette échelle qu'on l'attend. En LDC, le PSG bute depuis 4 ans au même stade. Les éliminations, cruelle (face à Chelsea il y a 2 ans) ou logique (Barcelone l'année passée) illustrent néanmoins des manques dans la progression. Alors, certes, pour nuancer le propos et à titre d'exemple, Chelsea a mis une dizaine d'années avant de gagner "la coupe aux grandes oreilles".
Il n'en demeure pas moins que certaines décisions dans la politique du club prêtent à débat. On attend désormais l'été pour voir des changements, en espérant des choix stratégiques (joueurs, staff, direction) déterminants.